J’ai récupéré ce livre à la médiathèque, je l’avais noté dans le petit carnet offert par Emmanuelle, suite à la venue de Aurélien Masson, le jeune directeur de publication de la série noire chez Gallimard, au club polar de la Fnac de Poitiers. Pour ceux qui préfèrent les nouveautés, Antoine Chainas vient de publier Une histoire d’amour radioactive, également en série noire chez Gallimard.
Le livre : Anaisthêsia, d’Antoine Chainas, collection série noire, éditions Gallimard, 309 pages, 2009, ISBN 978-2-07-012310-0.
L’histoire : dans un lieu non nommé, vers 2006 (indice page 149-150 pour la date). Désiré Saint-Pierre, premier flic noir à avoir intégré un groupe d’investigations après des émeutes interraciales, revoit les six derniers mois de sa vie depuis la table d’autopsie où il repose. Il y a six mois, juste avant noël, il avait eu un grave accident de voiture dont il était sorti défiguré. Après son coma, il est devenu complètement indifférent à la douleur physique et psychique et une sorte de cobaye pour un neurologue. Il a quand même réintégré sa brigade, mis au placard (noir et défiguré, bien assez pour qu’il ne soit pas vu du public). Il revient sur l »enquête à laquelle il participait avant son accident, sur la Tueuse aux Bagues, et va se retrouver dans une soirée orgiaque à servir d’appât. Parallèlement, sa vie privée est compliquée. Un kilo de cocaïne a disparu juste avant son accident, sa copine, complètement camée, semble en avoir hérité, et le grossiste en drogue ne semble pas l’entendre de cette oreille. Sa mère le soumet à une étrange séance de vaudou. Mais pourquoi est-il mort ? (de quoi, on le sait depuis les premières pages, avec la description clinique de son autopsie).
Mon avis : Antoine Chainas est présenté ici et là comme un nouveau grand auteur de polar, qui frôle et joue avec des concepts dérangeants… Ici, c’est la scène d’orgie et de sexe avec un groupe de femmes qui doit jouer ce rôle. Mais je trouve que cette scène ne vaut même pas des descriptions de soirée chez Pierre Loti à Rochefort par exemple… Le style est déroutant, alternant un récit fluide et de longues insertions de descriptions cliniques (l’autopsie, les symptômes neurologiques, mais aussi, au passage, des nerfs, des os, des influx nerveux). Un peu trop, parfois… Je pense que l’auteur a voulu trop en dire d’un coup, les descriptions anatomiques, la discrimination positive qui isole finalement le policier noir, les relations de celui-ci avec les bandes, ses collègues pas toujours nets non plus, pas plus que le neurologue ou la tenancière du bordel orgiaque. Trop de choses survolées en 300 pages, pas assez d’approfondissement d’un thème. Avis mitigé donc pour moi.
Encore un petit mot sur le correcteur. Très peu de coquilles, chez Gallimard, série noire ou blanche, ils ont encore de bons correcteurs. Mais il a dû s’endormir page 146. Première ligne,un s pou un t dans » il ne m’étais « . Un peu plus bas, il manque la cédille à un « Ca » avec C majuscule au lieu de Ça.
Pour aller plus loin : le blog d’Antoine Chainas.
309 pages…. un peu trop pour moi
tu ne me tentes pas 🙂
C’est très bien, j’aime savoir quand je dois écarter une éventuelle lecture et te remercie pour ton « blog engagé » !
c’est tout noir ,tout ça,je pense que j’aurais « sauté » des pages
bizzzz gelées et sèches (pas une goutte de pluie sur le jardin !)