Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai choisi de vous présenter à nouveau la princesse allemande la plus célèbre à Poitiers… Je vous ai déjà montré le tombeau de sainte Radegonde, qui se trouve dans la crypte de l’église Sainte-Radegonde et parlé de l’histoire de sainte Radegonde. J’avais alors promis de vous montrer une autre statue…
Il s’agit d’une statue en marbre blanc, réalisée par le sculpteur parisien Nicolas Legendre. Radegonde est représentée vêtue d’un manteau fleurdelisé, avec un sceptre et un livre ouvert (représentation fréquente pour Radegonde, qui avait fait des études au palais royal après son rapt par Clotaire).
En 1649, Anne d’Autriche était entrée dans la confrérie de Sainte-Radegonde, puis venue se recueillir sur place en 1651. A cette occasion, elle avait commandé un autel et cette statue [voir article de Grégory Vouhé, en fin d’article, qui précise la date de la statue, 1653, et non 1658 comme il apparaît dans de nombreux articles].
A gauche, vous voyez la plaque de l’ex-voto posée par Anne d’Autriche en remerciement de la guérison de son fils Louis XIV en 1658. A droite, un autre des prestigieux ex-votos, daté de 1870/1871 (sainte Radegonde aurait protégé Poitiers de l’avancée des Prussiens…).
Bon, si Radegonde, princesse Thuringienne, entre bien dans le défi, je pense qu’il serait tiré par les cheveux d’y faire entrer Anne d’Autriche (1601-1666) qui, si elle a porté le titre d’archiduchesse d’Autriche, n’a pas dû y mettre les pieds… Pour rappel, elle est la fille du roi Philippe III (1578-1621), roi d’Espagne (1598-1621) et de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche (1584-1611). Elle est infante d’Espagne, infante de Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et des Pays-Bas… Après son mariage avec Louis XIII, elle devient reine de France et de Navarre de 1615 à 1643. A la mort de son mari, elle devient régente de son fils Louis XIV de 1643 à 1651. Elle meurt à Paris en 1666.
Radegonde, comme je vous l’ai déjà dit, a fait l’objet de nombreuses dévotions et pèlerinages… La statue d’Anne d’Autriche en sainte Radegonde a beaucoup bougé dans la crypte, mais sur les cartes postales anciennes, elle est souvent devant le tombeau, entourée de feuillages dorés…
Elle encourage les dons…
… est mise en avant…
…même pour la restauration du tombeau et des vitraux, ici, on dirait qu’on lui a ajouté un calice entre les mains…
PS : Elle fait toujours l’objet de cultes obscurs, comme on le voit sur ces photographies prises le 10 octobre 2012. Qui a mis ces rubans de satin et quels vœux ont alors été prononcés?
Pour aller plus loin : Grégory Vouhé, Nicolas Legendre, Anne d’Autriche et Radegonde, L’actualité Poitou-Charentes, n° 98, octobre-décembre 2012, p. 36.
Tu vas remettre le prénom de Radegonde à la mode :o))
En plus la façon dont tu as pris la photo, sans flash, fait bien resortir le marbre blanc sur le fond noir. Superbe!!!
quelqu’une qui voulait nouer les aiguillettes de son quelqu’un?(oh je sais ma pensée en voyant ces rubans, n’est point pieuse !)
ton article et celui par lequel j’arrive ici sont très intéressants…
Le ciel était gris et humide aujourd’hui… Bonne soirée !
Oui, j’ai duû jouer à cache-cache avec les giboulées ajd à Angers!
merci de ton reportage !!! bises cath
Bonjour Véronique,
La plaque de 1658 est en fait de cinq années postérieure au projet d’installer cette « image » de la sainte, documenté dès 1653 comme le montre ce cliché que j’ai fait en prévision d’un article dans L’Actualité :
Anne d’Autriche est entrée dans la confrérie de Sainte-Radegonde en 1649. Elle est venue se recueillir sur sa tombe en 1651. Donc pas étonnant qu’il y en ait des projets de commémoration dès cette visite (comme de toute visite de la famille royale, surtout quand elle est accompagnée de dons), mais la plaque de marbre porte la date (deux fois) de 1658.
j’aime bien ces articles agrémentés de cartes anciennes! gros bisous. cathy
la notion de « publicité » n’est pas si récente… ni les techniques de communication…
Dans la dernière photo, on ne lui a mis un calice entre les mains. C’est une illusion d’optique, c’est simplement la lampe du Saint-Sacrement qui est suspendue devant la statue… Le « calice » est la petite fiole de verre rouge dans laquelle brûlait l’huile de la lampe… 😉
Bonjour Véronique,
et merci d’avoir cité l’article, dont j’essaie de mettre quelques visuels lisibles :
un détail de la litho :
et pour finir le document de 1653 :
bon dimanche !