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Une Vie de Maupassant

Couverture de Une vie de Maupassant Je commence aujourd’hui le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie avec Une vie de Maupassant. J’ai déjà lu ce livre, mais c’était il y a fort longtemps et dans un contexte bien différent, il faisait partie des œuvres à étudier pour le bac de français, et je suis d’ailleurs tombée dessus à l’oral.

Le livre : Une vie, de Guy de Maupassant, paru en 1883 d’abord en feuilleton dans le Gil Blas du 27 février au 6 avril 1883 puis en recueil. Il est désormais dans le domaine public et existe dans de multiples éditions… (247 pages dans la dernière édition du livre de poche, en 2009, ISBN 9782253004240). Vous pouvez aussi le lire en ligne, par exemple ici.

L’histoire : mai 1819, à Rouen. Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds vient chercher au couvent sa fille Jeanne, âgée de 17 ans. Il se propose de lui faire découvrir la vie, et a pour elle vendu une ferme pour réparer et aménager pour elle le château des Peuples, situé près d’Yport. Très vite, elle fait, par l’intermédiaire du curé, connaissance de Julien, un nobliau voisin à moitié ruiné. En quelques mois, ils sont mariés, partent en voyage de noce en Corse, Julien devient avare, puis trompe sa femme avec la bonne (elle le découvre alors qu’il vient de lui faire un bâtard), Jeanne tombe elle-même enceinte, surprotège son fils Paul alors que Julien continue à la tromper, cette fois avec une voisine de « la bonne société », le mari trompé de celle-ci finira par assassiner son épouse et l’amant (qui passeront pour un accident), le jour même, Jeanne, qui vient de perdre sa mère, met au monde une fille mort-née. Paul, couvé, bien que mis au collège au Havre, tourne mal…

Mon avis : je ne vais pas donner un avis littéraire sur un grand classique… De même que ce résumé n’est pas celui que vous trouverez dans les livres de français. Je ne me souvenais absolument pas d’un personnage secondaire, la tante Lison, pourtant si important, cette vieille fille qui devient invisible à la famille, toujours là pour aider mais qui n’est jamais remerciée.

Plusieurs réflexions me sont venues à l’esprit… Et tout d’abord, je ne vois pas comment j’ai pu comprendre certains passages en classe de première. Dès le premier chapitre, il y a une allusion aux chansons populaires de Pierre-Jean Béranger. Je ne pense pas qu’à l’époque, cette petite phrase et ses conséquences nous aient été expliquées. Béranger, je l’ai découvert en classe de prépa Chartes, deux ans plus tard… d’un point de vue de son rôle historique, mais aussi de quelques textes, que voulez-vous, nous étions dans une classe pleine de royalistes et d’intégristes catholiques, et notre professeur d’histoire contemporaine se faisait un plaisir de lire des passages anticléricaux… Vous pouvez découvrir ses chansons à la bibliothèque nationale / Gallica.

Quelques pages plus loin, la description de la chambre à coucher me laisse perplexe… Si je me la représente parfaitement maintenant, je me demande bien comment j’ai pu l’imaginer à l’époque… Ou bien nous n’étudiions que l’aspect littéraire des descriptions ? Non, je sais que l’on nous a aussi parler de la condition de la femme au 19e siècle, de la petite noblesse sous la Restauration, etc. Mais Une vie pourrait aussi s’étudier en histoire des arts, serait-ce que pour ce court passage :

 » Tout le reste du mobilier unissait les styles les plus divers. C’étaient ces meubles que chaque génération laisse dans la famille et qui font des anciennes maisons des sortes de musées où tout se mêle. Une commode Louis XIV superbe, cuirassée de cuivres éclatants, était flanquée de deux fauteuils Louis XV encore vêtus de leur soie à bouquets. Un secrétaire en bois de rose faisait face à la cheminée qui présentait, sous un globe rond, une pendule de l’Empire « .

Elle pourrait aussi se voir du point de vue du voyage, par le voyage de noce en Corse, arrivée par les Sanguinaires, bref séjour à Ajaccio, départ pour Cargèse, la cité grecque, puis Piana et les Calanche, découverte d’un aigle pêcheur, puis séjour dans une famille où sévit la vendetta.

Il y a plein de façon de relire ce livre, cette fois, j’y ai pris beaucoup de plaisir…

Logo du défi J'aime les classiques Le défi J’aime les classiques est proposé par les Carabistouilles de Marie. Il s’agit de lire ou relire chaque mois, de décembre 2009 à décembre 2010, un grand classique européen au choix, antérieur à 1960. Je regroupe ces lectures sur la page du défi.