Au cours de mon grand week-end début novembre 2010 à Strasbourg, j’ai visité tous les musées et la plupart des expositions en cours. Aujourd’hui, je vous présente Des mondes de papier, l’imagerie populaire de Wissembourg, exposition proposée par le Musée alsacien jusqu’au 31 janvier 2011 dans la Galerie Heitz du Palais Rohan. Y sont présentées des planches d’images en couleur imprimées entre 1839 et 1939 par l’entreprise de lithographie fondée par Jean-Frédéric Wentzel dans la petite ville alsacienne de Wissembourg, cette production d’images étant même plus importante que celle d’Épinal. J’ai fait de belles découvertes, comme les personnages imprimés grandeur nature, les petits personnages et décors à découper et coller sur carton pour faire des théâtres de papier, des jeux de l’oie, ou encore des zootropes. Kézako? C’est un procédé qui permet, en collant des images dans un cylindre, d’obtenir une impression de mouvement, un peu comme pour les flipbooks (ces petits livres dont on tourne les pages vite en les tenant par le coin et cela donne l’impression de mouvement, j’avais vu une super exposition à rennes il y a quelques années). Mais pour les zootropes, les images tournent dans le cylindre et on les regarde par une fente… Vous préférez comprendre en image? Retrouvez ici les flipbooks et là les zootropes… et vous pouvez même acheter un kit ici (fautes de grammaires gratuites… je ne garantis pas la boutique).
J’ai aussi appris que ces images que je pensais imprimées en lithographie en couleur ne l’étaient pas le plus souvent. Pour réaliser une lithographie en couleur, il faut des ouvriers imprimeurs hautement qualifiés (et donc chers…) pour bien caler chaque pierre les unes après les autres (une par couleur, voir les explications ici par exemple), le moindre décalage est fatal… Du coup, à Wissembourg (et sans doute ailleurs), ils ont préféré imprimer les lithographies en noir et blanc. puis des ouvrières peu qualifiées procédaient à la mise en couleur à l’aide de pochoirs, une ouvrière par couleur, toujours la même couleur, et plus facile à caler que la feuille à l’envers sur la presse…
J’ai moins aimé les productions d’images pieuses, mais apprécié ces ancêtres de la BD que sont les petites histoires illustrées…
Je vous invite à aller découvrir le dossier en ligne du Musée alsacien.