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Tout est permis de Coline Serreau

Affiche de Tout est permis de Coline SerreauJe suis allée voir samedi le documentaire de Coline Serreau, Tout est permis. Séance de 18h, moins d’une dizaine de spectateurs…

Le film (présentation officielle):

Plongée au coeur d’un stage de récupération de points pour le permis de conduire, où des conducteurs venant de tous les milieux sociaux racontent leurs expériences. S’enchaînent des témoignages édifiants et parfois amusants sur la conduite, comme cet homme qui perd son permis vingt minutes après l’avoir récupéré, ou cette femme qui prend plaisir à accélérer brutalement au volant de sa décapotable. On y parle aussi vitesse, virilité, responsabilité…

Mon avis: d’un côté, il y a les stagiaires obligés de faire un stage de récupération de points ou un stage de sécurité routière imposée par la justice (plusieurs séances sont montées), un avocat plein de mauvaise foi qui défend les automobilistes, un représentant de 40 millions d’automobilistes et deux autres des motards en colère. De l’autre, les animateurs des stages, le SMUR de Garches, des victimes handicapées à vie, un professeur de médecine, la présidente de la ligue contre la violence routière. Et des rappels de chiffres, passés ou actuels: les blessés coûtent 25 milliards d’euros par an à la sécurité sociale (sans parler du coût pour la société de ceux qui ont des séquelles), 75% des gens ont leur 12 points, 85 % 10 à 12 points, 0,7% n’en gardent que 1 ou 2. Alcool, téléphone au volant, préjugés (les vieux et les femmes plus dangereux, statistiquement faux), ça n’a pas l’air d’être très efficace! Une bourgeoise ne peut pas rouler au pas avec sa porche cabriolet… Un journaliste en est à son cinquième stage, un contrevenant a reperdu son permis quelques minutes après l’avoir repassé! Beaucoup semblent avoir eu des accidents (jamais de leur faute!), mais n’ont pas changé leur comportement… sauf ceux que l’on voit à l’hôpital et qui ne reconduiront probablement jamais. Pourtant, quelques-uns (très minoritaires) semblent à la fin avoir compris, la comparaison des crash-tests à 50, 60 et 70 km/h semble avoir eu le plus d’effet, peut-être aussi le test de freinage d’urgence à jeun et après deux verres d’alcool, filmé (je l’ai fait en vrai -sur piste- il y a quelques années, dans un stage de formation continue sur les freinage et la sécurité routière, avec juste un verre au repas, impressionnant en effet).  Pas de commentaires aux propos des stagiaires irréductibles, juste la confrontation des positions. Le pire peut-être? Le témoignage d’un employé d’un alcoolier chargé il y a 20 ans de « rajeunir l’image de l’alcool ». Distribution de mignonettes à la sortie des lycées, alcool fourni pour les fêtes, les troisièmes mi-temps (tous sports confondus), les pots de départ. Après 10 ans, il a été viré car devenu alcoolique, il s’est soigné et témoigne depuis. Le professeur de médecine rebondit sur la place des lobbys de l’automobile (ce sont des constructeurs qui financent les 300 km d’autoroute – sur 12.000- sans limitation de vitesse en Allemagne, tronçons trois fois plus accidentogènes que les autres), de la téléphonie mobile et le manque de courage des politiques pour prendre des mesures plus efficaces. Il y a encore de la marge… Moitié moins de morts et de blessés graves (rapportés à des proportions similaires) sur les routes anglaises et hollandaises.

En sortant de la salle à 19h45, trois motos sont arrivées à grande vitesse (en zone 20 / espace partagé), ont franchi les bornes d’accès de la zone réglementée (évidemment, une moto, ça passe) et continué en se faufilant entre les piétons… Quelques minutes plus tard, un scooter remontait la rue Carnot en sens interdit et en roulant sur le trottoir, bien sûr plein de piétons. Il y a encore du boulot!!!