Un livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.
Le livre : Mikaël de Herman Bang, traduit du danois par Elena Balzamo, éditions Phébus, 2012 (première édition en 1904, réédition pour le centenaire de la mort de l’auteur), 241 pages, ISBN 9782752905765.
L’histoire : à Paris à la fin du 19e siècle. Eugène Mikaël, un jeune homme d’origine tchèque, est modèle du peintre Claude Zoret, qui le considère comme son fils adoptif. Claude Zoret reçoit beaucoup, mais n’expose plus à Paris depuis une mauvaise critique. Mikaël accepte d’être moqué (pour ses piètres talents de peintre notamment), de voir son corps nu exposé sur la toile à tous les visiteurs, mais aussi de déjeuner chaque jour avec le maître. Un jour, une princesse russe, Lucia Zamikov, se présente au domicile du maître pour qu’il réalise son portrait… Hésitant, il accepte, mais Mikaël tombe éperdument amoureux d’elle, s’éloigne du maître, dépense de plus en plus d’argent… jusqu’à ce qu’un « ami » informe Zoret de ce qui se passe…
Mon avis : lors de l’écriture de ce livre, l’histoire était à peu près contemporaine, alors que l’auteur a habité à partir de 1893 à Paris, a fréquenté Paul Verlaine et des peintres, notamment les nabis. Ceci est important, car cette relation du peintre à son modèle, aux marchands, à ses visiteurs (amis, flagorneurs, clients potentiels), relèvent d’expériences vécues par l’auteur. Le maître qu’il choisi ne fait pas partie de l’avant-garde de la peinture, à ce qui transparaît entre les lignes, il peint des scènes mythologiques sur ses grandes toiles… mais des femmes sur ses croquis, ou plutôt des femmes représentées par des parties de corps… Les princesses russes, à cette époque et encore plus après la Révolution de 1915, ont beaucoup fréquenté Paris, certaines ont aussi été modèles de peintre (voir l’exposition sur Misia, reine de Paris, au musée d’Orsay cet été 2012, et les études sur les égéries russes au début du 20e siècle). Une belle découverte, ce livre…