Vendredi dernier (15 février 2013) était remis le prix du livre en Poitou-Charentes 2012 (oui, il est remis tard!) à Frédérique Clémençon pour Les petits et le prix de la voix des lecteurs à Patricia Cottron-Daubigné pour Croquis-démolition (aux éditions La Différence). Chacune a très bien parlé de son livre… et de celui de l’autre. J’avais offert à noël Les petits à mon frère, mais ne l’avais pas lu, la librairie ayant fait un joli paquet, j’ai sorti l’exemplaire de la médiathèque, qui n’a pas encore à son catalogue le livre de Patricia Cottron-Daubigné. Je vous ai déjà parlé d’un certain nombre de ces livres, à retrouver sur cet article, les prix du livre en Poitou-Charentes.
Le livre : Les petits, de Frédérique Clémençon, éditions de l’Olivier, 2011, 200 p., ISBN 9782879297279.
L’histoire : dans des lieux indéfinis à des dates non précisées… Huit nouvelles qui mettent toutes en scène des enfants, sauf la dernière, Personne d’autre, où une jeune femme stérile, professeure certifiée d’histoire géographie dans un collège de banlieue, ne supporte plus son mari maître de conférences et ses amis normaliens… Les autres histoires mettent en scène un père divorcé éloigné de sa famille par ses beaux-parents (Le bannissement de Jean), un garçon qui souffre de la dépression de sa mère après le départ de son père (Les mains de maman), une mère qui voudrait que sa fillette qui poursuive l’apprentissage du piano dont elle-même a été privée (Les pianistes), un jeune homosexuel scolarisé au lycée de centre-ville maltraité par ses anciens compagnons (Deux tu l’auras), une grand-mère qui prend peu à peu la place de la mère qui n’aime pas ses enfants (Les petits), une fillette qui se prend d’affection pour un marginal près d’une centrale nucléaire en cour d’agrandissement (Le rêve de Lazare), un garçonnet qui tente d’agresser sa voisine de devant au lieu de suivre le cour de français (La guerre).
Mon avis : des histoires plutôt sombres et pas très optimistes sur les enfants et leur famille… pas désagréable à lire, même si parfois les phrases sont interminables… jusqu’à plus d’une page pour ds nouvelles de 10 à 20 pages, est-ce bien raisonnable, même si ces phrases sont rythmées par des incises? Le contraste est fort avec d’autres phrases beaucoup plus courtes, ce qui donne des changements de rythme. Les lexiques et les registres de langage varient également sans cesse, passant du soutenu au très familier dans certains dialogues. La plupart des nouvelles ne sont pas linéaires, avec de nombreux retours dans le passé ou le futur par rapport au présent des histoires. Tout cela pour un tableau d’un monde violent… parfois jusqu’à l’insoutenable, comme dans Deux tu l’auras. Les chutes laissent généralement le lecteur sur sa fin, ou sur un libre interprétation de la suite de l’histoire.