J’ai lu Mon vieux de Thierry Jonquet avant Mango/Liratouva, mais il a lu le dernier Emmanuel Carrère avant moi… enfin, peut-être pas, car mon père me l’a prêté il y a déjà un moment, mais je n’avais pas pris le temps de rédiger cet article plus tôt [voir aussi mon avis sur l’adaptation au cinéma, Toutes nos envies de Philippe Lioret].
Le livre : D’autres vies que la mienne, d’Emmanuel Carrère, éditions POL, 2009, 310 pages, ISBN : 978284682-250-3.
L’histoire : en décembre 2004. Au Sri-Lanka, la petite Juliette, 4 ans, a été emportée par la terrible vague du tsunami… Ses parents et grands-parents venaient souvent ici, comment survivront-ils à cet événement ? 2005, une autre Juliette, 33 ans, mère de deux enfants, juge à Vienne en Isère, meurt d’un cancer… C’était la belle-sœur du narrateur, d’Emmanuel Carrère. Avec un autre juge, Étienne, qui avait eu comme elle un cancer dans l’enfance, qui comme elle boitait, ils s’occupaient du tribunal d’instance de cette petite ville (a-t-il survécu à la réforme de la carte judiciaire, d’ailleurs ?), et notamment des affaires de surendettement et des abus des sociétés de crédits qui délivrent ces cartes à des taux usuraires…
Mon avis : les deux histoires semblent un peu juxtaposées. Mais le livre est poignant, aussi bien sur le cancer de l’enfant, la préparation de sa mort par cette mère de famille, ou l’hommage que lui rend post-mortem son ancien collègue… ou encore les abus des sociétés de crédit, la justice européenne, la recherche des corps au Sri-Kanka… Un livre commandé à Emmanuel Carrère, qui a recueilli les témoignages, mis du temps à l’écrire, à le soumettre aux deux familles. Parce que la maladie, la peine, la mort, le deuil font partie intégrante de la vie, ce livre est d’une lecture indispensable…