Place Bellecour à Lyon, il n’y a pas que la statue équestre de Louis XIV. A l’angle de la rue Gasparin, a été érigé en 1948 un monument dédié à cinq jeunes résistants (voir plus bas) fusillés par la Gestapo le 27 juillet 1944 à cet endroit où se trouvait le Moulin-à-vent, café-restaurant où un attentat avait été commis la veille sans faire de victime.
Il porte la signature du sculpteur lyonnais Georges Salendre (Hautecourt-Romanèche, 1890 – Lyon, 1985) et de l’architecte Louis Thomas (Lyon, 1882 – Lyon, 1989): « G. Salendre sculpt. / L. Thomas arch. ». Je vous reparlerai de ce sculpteur notamment pour les sculptures de la poste, à l’opposé de la place.
Le monument, surnommé « le Veilleur de pierre », se compose au premier plan d’un grand personnage masculin représenté debout, nu et s’appuyant sur un grand bouclier triangulaire frappé de la croix de Lorraine et du bonnet phrygien.
A l’arrière de la sculpture, dans le pan coupé du mur, sous une frise composée de croix de Lorraine et de bonnets phrygiens, une plaque donne le nom des jeunes abattus (« Albert Chambonnet / Pierre Chirat / Gilbert Dru / Léon Pfeiffer / René Bernard / 27 juillet 1944 »), une exhortation aux passants (« passant va dire au monde / qu’ils sont morts / pour la liberté ») et une longue liste de lieux d’arrestation dans le Rhône, de camps d’internement en France et de camps de concentration partout en Europe. Les cinq fusillés avaient été arrêtés et détenus avant l’attentat et n’en sont donc pas les auteurs.
Sur le site de l’INA, voir un extrait d’un reportage sur Georges Salendre (clic sur le lien pour la version complète, payante dans la boutique)