A l’occasion des journées nationales de l’archéologie 2013, l’hypogée des dunes à Poitiers était exceptionnellement ouvert pour quelques visites intérieures : l’air saturé d’humidité continue à poser problème pour la conservation des peintures murales, malgré les travaux récents… A titre personnel, je pense qu’avec une telle atmosphère saturée en eau, une forte odeur de moisissures et probablement un taux insuffisant de CO2 (quelques visiteurs ne se sentaient pas bien) les visites de l’intérieur auraient dû être annulées… pour la conservation des peintures toujours couvertes de moisissures et de salpêtre. Les capteurs climatiques (sur la photo, le capteur extérieur et la très jolie gaine orange qui le relie au système de communication) n’indiquaient pas ce problème? Tant qu’une solution n’a pas été trouvée pour la bonne conservation du lieu, les visites (y compris d’étudiants ou de spécialistes) devraient être interdites ou limitées avec un quota strict (calculé en fonction du climat intérieur, pas de la capacité d’évacuer 18 personnes), un peu comme dans les grottes ornées. Le parc était en accès libre, ce qui pose pas de problème.
J’en ai profité pour refaire des photographies du parc (il faut que je remplace celle de mon vieil article sur l’hypogée des dunes) et du monument au père de la Croix, l’archéologue qui a fouillé le site en 1878/1879. L’original est conservé au musée Sainte-Croix et un autre tirage se trouve sur le site de Sanxay (dans la Vienne, à la limite des deux-Sèvres).
Le buste en bronze est installé sur un haut socle en pierre. Il porte la signature de Aimé Octobre et la date de 1912. Pour en savoir plus sur les conditions d’installation de ce monument, voir l’article de Grégory Vouhé, Hypogée des dunes, un jardin centenaire. Sur la face principale du socle, l’identification du sujet (Camille de la Croix) et une grande croix avec l’alpha et l’oméga, rappelant l’état d’ecclésiastique du sujet… La face droite donne des indications biographiques (« Tournay / Belgique / 14 juillet 1831 / Poitiers / 14 avril 1911 ») et la face gauche rappelle ses principaux chantiers (« Poitiers / thermes romains / hypogée / temple de Mercure / Sanxay / Berthouville / St Maur de Claufeuil / St Philibert / de Grand-Lieu »).
C’est une représentation très classique, un buste sans départ des bras…
Camille de la Croix est représenté barbu, moustachu, le visage marqué par la vie au grand air plutôt que dans sa sacristie… Il porte la légion d’honneur, décernée à titre d’étranger (il était belge, Tournai est à une douzaine de kilomètres de Mouchin…) pour ses travaux au profit de l’archéologie française.
Photographies de juin 2013
Pour aller plus loin, un peu de lecture… à prendre en bibliothèque je pense, pour Poitiers, je vous conseille la bibliothèque de la Société des Antiquaires de l’Ouest cette fois-ci :
- François EYGUN, Le cimetière gallo-romain des Dunes à Poitiers : journal des fouilles du Père de La Croix et rapports du Commandant Rothmann, Mémoires de la société des Antiquaires de l’Ouest, volume 11, 1933.
- Xavier BARRAL I ALTET (dir), Noël DUVAL et Jean-Claude PAPINOT, La chapelle funéraire dite « Hypogée des Dunes », Les premiers monuments chrétiens de la France, volume 2 : Sud-ouest et Centre, Paris, Picard, 1996, pages 302 à 309.
- Grégory VOUHÉ, Hypogée des dunes, un jardin centenaire, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 45.
- Grégory VOUHÉ, Le jardin de l’hypogée des Dunes à Poitiers, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, p. 349-366.
Pour les plus « téméraires » : Archives départementales de la Vienne, 16 J 2/69