Dans le square François Sicard à Tours, à deux pas du musée des Beaux-Arts, se trouve une statue de Michel Colombe réalisée en 1945 par Pierre Dandelot pour remplacer un groupe sculpté en bronze qui représentait François Sicard et Victor Laloux envoyée à la fonte en 1942 (voir cet article pour les fontes de 1942). Je vous ai déjà parlé de François Sicard et de Victor Laloux… Le premier, sculpteur, a réalisé entre autres les atlantes du rez-de-chaussée de l’hôtel de ville de Tours. Le second est l’architecte du même hôtel de ville, mais aussi à Tours de la basilique Saint-Martin, de la façade de la gare et de la gare d’Orsay à Paris.
Revenons au sujet du jour… Sur le socle, je n’ai pas trouvé la signature de l’auteur. Mais l’identification de l’œuvre ne pose pas de problème, c’est écrit dessus… » A / MICHEL / COLOMBE / 1430-1512 « . D’après la documentation que j’ai consultée, il est né vers 1430, probablement à Bourges, et mort à Tours vers 1513. Installé à Tours vers 1496 pour suivre la cour royale, il réalise à partir de 1499 une commande de la reine Anne de Bretagne, pour l’église des Carmes : le tombeau en marbre de Carrare pour son père François II de Bretagne, tombeau qui se trouve maintenant dans la cathédrale de Nantes (je dois avoir une photographie quelque part, je vous la montrerai à l’occasion). L’atelier de Michel Colombe serait aussi à l’auteur de la partie française du tombeau des enfants de Charles VIII installé dans la cathédrale Saint-Gatien de Tours. On lui attribue également une partie de la fontaine de Beaune à Tours, que je vous montrerai bientôt.
La statue en calcaire, qui mériterait bien un petit nettoyage et une mise en valeur par la ville de Tours, représente Michel Colombe debout, le pied gauche un peu en avant, en appui sur un bloc de pierre près à être sculpté.
Il porte dans la main gauche un gros maillet et est vêtu de chausses et d’une robe.
Si Pierre Dandelot (1910-2007) a réalisé ce portrait en 1945, il est surtout connu pour sa sculpture animalière. Professeur à l’école nationale supérieure des arts décoratifs à partir de 1945, passionné du jardin d’acclimatation, il est nommé en 1965 attaché au laboratoire des mammifères et oiseaux du Muséum national d’histoire naturelle, puis maître de dessin animalier. En 1972, il illustra le guide des Mammifères africains de Jean Dorst. Le musée Robert Dubois-Corneau à Brunoy (dans l’Essonne) organise d’ailleurs actuellement (du 18 septembre 2010 au 3 avril 2011) une exposition consacrée à cet artiste, ayant reçu un important don de la fille de l’artiste, Hélène El Nemer. Je n’ai pas vu cette exposition, si des parisiens l’ont vue et en ont parlé, j’ajouterai volontiers un lien ici…
Pour en savoir plus : voir le dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre.
Sur Michel Colombe : Voir les références données par Riat Georges dans compte rendu de Paul Vitry. Michel Colombe et la sculpture française de son temps, Bibliothèque de l’école des chartes, Année 1901, Volume 62, Numéro 1, p. 663 – 666, consultable sur Persée.
Post-scriptum : Fadette, du blog les Femmes en Berry, me signale qu’il y a actuellement plusieurs œuvres de Michel Colombe dans l’exposition France 1500 actuellement au Grand-Palais à Paris (jusqu’au 10 janvier 2011… je pense aller la voir si je me prends une journée de RTT en semaine à Paris en décembre…).
ma p’tite leçon de cumture de fin d’aprés midi….
Merci pour ce petit reportage.
Je vous signale que Michel Colombe est actuellement à l’honneur à Paris, avec l’exposition « France 1500 » au Grand Palais, où plusieurs de ses oeuvres sont exposées.
Bourges…Moulins…Tours : ces villes faisaient partie des grands centres artistiques, en ce tout début de la Renaissance.
C’est vrai… j’ai oublier d’ajouter cette expo dont ‘ai entendu parler (l’article sur Colombe est rédigé depuis plusieurs septembre…). Je vais l’ajouter de ce pas!
Oups oui, un fameux nettoyage à faire, mais le calcaire, si je me souviens bien, étant une pierre creuse, avale vite toute forme de polution. On devrait trouver un système pour colmater, mais serait-ce encore de la restauration….
Bon, ici, ce n’est pas que de la crasse, il y a aussi de la mousse et des lychens… Mais il existe des produits qui peuvent protéger la pierre après nettoyage… voire même créer une couche artificielle de calcin à partir de bactéries.
C’est curieux que les jambes soient « toutes propres » à côté du reste….
je la trouve très féminine cette statue dans sa pose…heureusement que tu dis qu’il s’agit d’un homme! gros bisous. cathy