J’ai acheté ce gros livre à la librairie la Belle Aventure à Poitiers… Il faut faire vivre un peu les librairies indépendantes, mises à mal surtout ces derniers mois (concurrence d’internet, hausse de la TVA, etc.), et c’est un livre que j’ai pris un peu au hasard il y a un moment, mis en avant sur une table…
Le livre : Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann, éditions Flammarion, 2011, 536 pages, ISBN 9782081227545 .
L’histoire : à Bandar Abbas en Iran en 1990-1991 (avec une escapade de cinq jours à Istanbul, d’une nuit à Dubaï, d’une nuit terrible à Ispahan, quelques mois à Téhéran), quelques années plus tard à Paris. Donya alterne le récit d’une année universitaire à Bandar Abbas et des séances de psychanalyses à Paris, parfois un court chapitre sur sa vie parisienne… originaire de Téhéran, après un dur concours d’entrée à l’université, Donya est étudiante à Bandar Abbas, sur le golfe persique, à 20 minutes de bateau de Dubaï, sur l’autre rive. Elle étouffe sous le contrôle des délateurs et des Mollahs, mais réussit quand même à voir en secret Armand, à avoir des relations sexuelles avec lui, au risque d’une arrestation, d’une bastonnade et d’un mariage forcé. Un jour, lors d’un mariage, une amie de la famille lui propose d’aller rencontrer (et de se marier) à son fils, exilé à Londres depuis ses douze ans… La rencontre aura lieu à Istanbul, la mère de Donya l’accompagne… Quelques jours de liberté, Donya y voit l’occasion de s’évader de l’Iran, mais elle n’est pas amoureuse… et avoue son stratagème avant le mariage à son promis… C’est la rupture, le retour en Iran, la prise de risques de plus en plus importants, la dégringolade… L’analyse, pendant ce temps, est longue et douloureuse, beaucoup de silences au début, des mois avant que la parole ne se libère…
Mon avis : les chapitres s’entremêlent, une ou plusieurs séances chez l’analyste, la vie en Iran. Un livre terrible sur la condition de la femme en Iran, la torture à douze ans pour avoir distribué des tracts, le viol collectif à vingt ans pour avoir enlevé ses chaussettes après une longue journée de marche, pour soulager des ampoules, la prostitution comme seul moyen de se payer un avortement suite à la grossesse qui résulte du viol… Et peu à peu, chez le psy, émerge la violence familiale, la folie du père, la pédophilie d’un oncle. Mais que ces crimes ne vous rebutent pas dans la lecture, il y a de longues pages plus légères, beaucoup d’humour, ou de souffrance (comme lors de ces longues séances de blocage pendant l’analyse)… Une belle découverte grâce au libraire!
PS [juillet 2012]: et sur l’Iran toujours, si vous le pouvez, n’hésitez pas à aller voir en salle les enfants de Belle Ville de Asghar Farhadi.
Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson
Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Iran.
ça m’a l’air bien lourd quand même… pour le fond je ne vais pas aligner les banalités… bouh….