Il y a une quinzaine de jours, je suis allée à Paris et Eragny notamment pour la rencontre annuelle de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques. Au passage, je suis allée refaire des photographies, avenue de l’Observatoire, du monument au maréchal Ney (par Rude) et de la fontaine Carpeaux, pour lesquels je dois faire quelques vérifications avant de vous en parler. Juste à côté, à l’angle de la rue d’Assas, se trouve l’ancienne clinique du docteur Stéphane Tarnier, construite par l’architecte Louis Henri Georges Scellier de Gisors (Meudon, 1844 – Paris, 1905), devenue une annexe de l’hôpital Cochin voisin. Au fond, le bâtiment en briques rouges est l’institut d’art et d’archélogie (universités de Paris I et Paris IV).
Sous un décor d’architecture est inséré un relief en marbre dû à Denys Puech (Bozouls, 1854 – Rodez, 1942), avec lequel l’architecte avait déjà travaillé en 1896 pour le monument à Leconte de Lisle dans le jardin du Luxembourg voisin. Le marbre a été présenté au salon des artistes français de 1904, sous le n° 3234. Le monument, qui porte sur le cartouche sous le fronton « Tarnier / 1828-1897 », a été inauguré en 1905. Stéphane Tarnier (Aiserey, 1828 – Paris, 1897), a notamment permis de réduire l’hécatombe des fièvres puerpérales en mettant en place des mesures d’asepsie, recommandées avant lui sans grand succès par Ignace Philippe Semmelweis et Lister..
La dédicace porte cette inscription: « Au maître qui consacra sa vie / aux mères et aux enfants / ses
collègues, ses élèves, ses amis / ses admirateurs ».
Le docteur Tarnier est représenté debout au lit d’une jeune mère, en tenue d’hôpital avec blouse et tablier…
L’accouchée est assise sur son lit et tient dans ses bras le bébé, qu’elle embrasse tendrement. Le nourrisson a malheureusement perdu ses bras.
Au pied du lit se trouve une couveuse avec un bébé bien emmailloté. La chaleur semble venir d’une sorte de brique réfractaire posée dans un compartiment sous le plancher de la couveuse. Il est l’inventeur en 1880 des couveuses qui, si elles se sont modernisées, fonctionnent toujours avec un système de chauffage et une vitre (du plexiglass) pour éviter les pertes de chaleur. Son premier modèle était une caisse en bois avec une vitre et un système de chauffage par un réservoir d’eau chaude dont la température était maintenue par une lampe à alcool placée au-dessous.
Pour aller plus loin, voir l’article de E. Bonnaire, Inauguration du monument Tarnier, Presse médicale, 1905, pages 353-354.
Photographies de juin 2014
j’aime bien cette sculpture, çà met le docteur bien à l’honneur et il semble être plein d e bonhommie…mais je trouve que la sculpture du visage d e l’enfant est bien abimé
bon week end à toi…je vais aller me balader à l’ombre dans le bois près d echez moi avec mon fils et son petiot puis fêter les 5 ans de celui ci
impressionnants ce bâtiment et cette sculpture …
et le docteur a un geste de tendresse pour l’enfant lui aussi… à propos des couveuses, il y a eu l’expérience (pas seulement peut-être) à l’hôpital de Bogotà de mettre les enfants prématurés contre la peau même de leur mère jusqu’à au moins la date prévue de la naissance, et cela donnait de bons résultats; bon, ce que je te raconte remonte à une bonne vingtaine d’années, c’était la fille de G Charpak qui était pédiatre là-bas qui avait eu les honneurs d’un reportage en France.
Oui, le peau contre peau est désormais très utilisé aussi ici, dès que le prématuré est autonome ou quasi au niveau respiratoire. La couveuse de Tarnier a sauvé beaucoup de bébés aussi aux poumons immatures, car elle crée une enceinte à air chaud.
Merci pour ce reportage intéressant, je ne connaissais pas le docteur Tarnier, bien des prématurés peuvent lui être reconnaissants… une pensée pour le docteur Semmelweiss, dont les principes ont été raillés par les médecins de son temps, et pourtant, ces principes auraient pu sauver bien des vies de jeunes femmes…
Bises et belle journée.