J’ai publié la première fois cet article le 28 septembre 2008. Je le réédite avec des photographies de juin 2013 (sauf la première, que je garde de l’article d’origine), lors de la dernière ouverture du site pour les journées de l’archéologie.
Le site sera à nouveau ouvert aujourd’hui, si l’accès au jardin est libre, les visites de l’intérieur de l’hypogée sont limitées à de petits groupes (pour des raisons de sécurité et de conservation).
Le quartier des Dunes (de Dubes, hauteur) domine la ville de Poitiers. Une vaste nécropole antique (cimetière romain) y est connue depuis le 19e siècle, le long de la voie romaine de Poitiers à Bourges par Argenton-sur-Creuse.
En 1878/1879, en poursuivant les fouilles, le père de La Croix (revoir son buste par Aimé Octobre) y découvrit un édifice orné de très belles sculptures (aujourd’hui au musée Sainte-Croix de Poitiers), des peintures murales et des inscriptions chrétiennes de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge (disons du 4e au 7e siècle).
Les peintures murales y sont remarquables mais très dégradées, d’où la fermeture de l’édifice et la reprise de leur étude. Aucune date de travaux ni de réouverture n’est annoncée. Cependant, la pelouse est entretenue par le service des parcs et jardins… Des instruments mesurent le climat à l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice… avec des aménagements (tranchée et gaine orange) pas toujours très heureux.
Les sarcophages sont toujours à l’extérieur, ainsi que des tombes sous tuiles qui se dégradent de plus en plus au fil des ans. Vous pourrez apercevoir le bâtiment de la chapelle funéraire qui a été fortement restauré.
Il a été baptisé hypogée de Mellebaude (du nom d’une trouvé sur la dédicace d’un tombeau) ou hypogée des Dunes (du nom du quartier).
Avant d’y aller, n’oubliez pas de lire voire imprimer le texte proposé par le musée de Poitiers, parce que sur place, vous ne trouverez absolument aucune indication. Cliquez sur les petites vignettes pour faire une visite virtuelle. Mais pourquoi les pupitres et panneaux explicatifs sont-ils à Poitiers réservés au seul centre-ville ?
Une couverture photographique est aussi disponible sur le site de la médiathèque du patrimoine (site du ministère de la culture).
Vous trouverez également quelques indications dans un dossier réalisé par un étudiant en archéologie (un peu limite au niveau du devoir de citation et du droit d’auteur, j’espère que le musée Sainte-Croix a donné son autorisation pour l’utilisation de ses images…).
Récemment, d’autres sépultures importantes (incinérations et inhumations, s’étalant essentiellement du 1er au 3e siècle de notre ère) ont été (re)trouvées lors des fouilles archéologiques du Parc-à-Fourrage voisin, qui sera bientôt transformé en un ensemble de logements construits par un office d’HLM. Ces fouilles ont été menées dans le cadre de la loi sur l’archéologie préventive par la société Éveha, qui propose un petit dossier en ligne présentant les principaux résultats préliminaires. Certaines de ces sépultures étaient déjà connues par les fouilles du commandant Rothmann puis du Père de La Croix (voir son buste), il y a cent trente ans.
Grégory Vouhé a consacré un article au parc, à découvrir en suivant lelien: Hypogée des dunes, un jardin centenaire, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 45.
Pratique : pour y aller, vous avez le choix… mais comme l’hypogée est fermé au public depuis plus de 10 ans par mesure conservatoire, vous n’en verrez que l’extérieur de la rue et l’alignement de sarcophages. Aussi un panneau annonçant sa fermeture (mais pas sa réouverture, ni aucune explication, voir plus haut)… Donc, si vous êtes à pied, du centre-ville, vous prenez le Pont-Neuf, vous remontez (raide) la rue du faubourg du Pont-Neuf, puis la rue de la Pierre-Levée à gauche. L’hypogée est fléché sur une petite rue à gauche (rue Saint-Saturnin), avant le Parc-à-Fourrage, faire le tour par la rue du Père de la Croix et le petit chemin de l’hypogée. Si vous montez un peu plus haut dans la rue de la Pierre Levée, au coin de la prochaine rue à gauche (la rue du Dolmen)… se trouve le dolmen (à découvrir dans cette autre chronique). Si vous préférez monter en bus, prenez en ville la ligne 3, descendez à l’arrêt Prison, prenez la rue le long de la prison (rue du Petit-Tour), vous arrivez en face du dolmen, redescendez un peu la rue de la Pierre-Levée et vous tomberez sur l’hypogée… Il y a quelques flèches pour les piétons.
Pour aller plus loin, un peu de lecture… à prendre en bibliothèque je pense, pour Poitiers, je vous conseille la bibliothèque de la Société des Antiquaires de l’Ouest cette fois-ci :
- François EYGUN, Le cimetière gallo-romain des Dunes à Poitiers : journal des fouilles du Père de La Croix et rapports du Commandant Rothmann, Mémoires de la société des Antiquaires de l’Ouest, volume 11, 1933.
- Marcel DURLIAT, Des barbares à l’an Mil, L’art et les grandes civilisations, Paris, Mazenod, 1985, notamment pages 523 à 530.
- Xavier BARRAL I ALTET (dir), Noël DUVAL et Jean-Claude PAPINOT, La chapelle funéraire dite » Hypogée des Dunes « , Les premiers monuments chrétiens de la France, volume 2 : Sud-ouest et Centre, Paris, Picard, 1996, pages 302 à 309.
- Grégory VOUHÉ, Hypogée des dunes, un jardin centenaire, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 45.
- Grégory VOUHÉ, Le jardin de l’hypogée des Dunes à Poitiers, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, p. 349-366.
merci pour cette jolie promenade .. bon Poitier est loin de chez moi pour faire ces ballades le dimanche..bisou et bonne journée
Merci pour ces articles sur Poitiers, ville que je ne connais pas du tout, mais que je compte découvrir prochainement. Ils m’ont été précieux pour ma documentation.
Que tu partes en mission ou en vacances, je te souhaite un bon voyage jusqu’au 6 octobre !
merci pour la promenade ! cath
je viens de visiter tous les liens que tu mets dans cet articles, ils sont très enrichissant, tu en sais un peu plus sur les reliques ?
oui cela m’a beaucoup plu. Bisous. Chantal
Je suis toujours impressionnée quand je viens te lire!!! Merci pour ton partage!!!!!!
Bel article, merci !
C’est vrai qu’on ne parle jamais de réouverture de l’hypogée. Il y a aussi le musée Rupert de Chièvres où il y a eu deux projets de réaménagement qui n’ont jamais abouti, pourtant dans Cœur d’agglo, cœur de pagaille, il aurait trouvé sa place. À Poitiers on aime bien saborder des projets intéressants (par ex. la maison Jean-Richard Bloch prévue pour faire une maison d’écrivain et qui se dégrade…)
je me disais que tu n’écrivais plus sur ton blog parce que tu avais repris à travailler mais voilà, un doute et je me rends compte que je ne reçois apparemment plus les alertes de ton blog….J’ai voulu me réinscrire et on me dit que je le suis déjà…..pffffffff!!!!!
je repasserai te lire, bises pentecotières
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