Il y a des semaines sans cinéma et d’autres avec plusieurs sorties en quelques jours. Cette semaine donc, après Boyhood de Richard Linklater et avant Jimmy’s Hall, je suis allée voir A la recherche de Vivian Maier de Charlie Siskel et John Maloof.
Le film: en 2007 à Chicago. John Maloof achète aux enchères un carton plein de négatifs dans lequel il espère trouver des vues de Chicago pour illustrer sa thèse de doctorat. N’y ayant pas trouvé son bonheur, il laisse la caisse de côté et l’ouvre à nouveau en 2009, plonge dans les négatifs et rouleaux de pellicule. Découvrant le travail de Vivian Maier, il découvre qu’elle vient de mourir et part à la recherche des autres cartons qu’il n’avait pas acheté lors de la vente. Le voici avec 100 000 négatifs, 700 rouleaux de pellicule couleur et des films en 8 et 16 mm, mais les musées qu’il contacte refusent de l’aider. Pourtant, il sent qu’il est face à une œuvre majeure, il part à la recherche du passé de cette dame, tombe sur son garde-meuble toujours payé par l’un des enfants qu’elle avait gardé. Car si elle a abondamment photographié, elle a été nounou à Chicago, une nounou pas toujours sympa, qui gardait des tas de papiers qui vont mener John Maloof sur les traces de sa mère, à Saint-Julien-en-Champsaur dans les Hautes-Alpes. Si elle n’a pas exposé ou fait connaître son œuvre, à la fin des années 1950 (elle avait alors une trentaine d’années), elle avait été en relation avec un photographe de son village natal…
Mon avis: Je préfère le titre anglais, Finding Vivian Maier, qui a une notion de découverte… parce que s’il recherche, John Maloof trouve aussi des éléments, parfois contradictoires, qui vont révéler la personnalité diverse de Vivian Maier, secrète, obsessionnelle, mais une grande artiste, qui a photographié de magnifiques scènes de rue, les riches, mais surtout les pauvres, les délaissés (à découvrir sur le site créé par John Maloof), et aussi de très beaux autoportraits. Par sa ténacité, John Maloof, après avoir développé des milliers de négatifs, a réussi à organiser des expositions et publier des livres, qui permettent de financer la numérisation de ces clichés, triés, indexés, conditionnés pour une bonne conservation, sans l’aide des musées, le MomA à New-York refuse obstinément de reconnaître le travail de cette artiste méconnue, morte pauvre et sans famille. Une superbe découverte qui a transformé la vie de John Maloof et sans doute des enfants qu’elle a gardés, ou plutôt traînés dans des quartiers parfois malfamés, les promenades lui permettant de photographier encore et encore. Une quête à découvrir, comme l’œuvre ainsi révélée!
Pour aller plus loin, voir Vivian Maier, site officiel créé par John Maloof