J’ai vu ce film dès mercredi soir, séance de 19h au CGR de Poitiers, salle presque vide, je ne sais pas comment le film peut arriver ainsi premier de la semaine en nombre de spectateurs… Il s’agit donc de Faubourg 36, de Christophe Barratier.
L’histoire : à Montmartre, un cabaret est contraint de fermer le 31 décembre 1935 à minuit. Quelques mois plus tard, les anciens artistes décident de l’occuper et de le rouvrir… En toile de fond, le front populaire, la montée de l’extrême droite, la vie d’un cabaret parisien, etc.
Mon avis : je suis très mitigée. Disons que le dernier tiers m’a bien plu, mais qu’avant, je me suis littéralement ennuyée avec certaines scènes. Le décor de Montmartre fait artificiel, je ne sais pas trop pourquoi, ce qui ne fonctionne pas… Je pensais avoir un aperçu sur le front populaire, mais à part la grève et le syndicaliste, c’est surtout l’extrême droite (le SOC, un parti créé de toute pièce pour le film mais qui nous rappellera d’autres exemples, avant guerre ou plus près de nous) qui est montrée – pour en dénoncer le fond xénophobe et manipulateur. Kad Merad (un jeune artiste qui tente des imitations minables au début de la réouverture) est éblouissant dans son rôle, très loin de celui qu’il avait dans Bienvenue chez les ch’tis ou dans Les choristes. J’ai adoré Jean Richard, qui incarne un vieil homme qui n’est pas sorti de chez lui depuis 20 ans, je ne vous dis pas pourquoi, il faut que vous alliez voir le film… Bon, la presse a des avis très variables, j’ai vu des personnes enchantées sur certains blogs, le cinéma a bien besoin de spectateurs, allez vous faire une idée par vous-mêmes.
Maintenant, je souhaite vous interroger sur le CGR… Je savais depuis toujours qu’ils ne respectaient pas les œuvres en rallumant la lumière avant la fin du générique (quand ce n’est pas dès la dernière image du film…). Mais la dernière fois, j’ai eu un doute sur la durée du film. Cette fois, j’ai regardé, la projection a commencé à 19h15 après la publicité, et fini à 21h00 tapante. Il manque 15 minutes par rapport au temps du film – 2h dans tous les magazines et journaux, je suis allée vérifier. Alors, est-ce qu’ils passeraient certains films en accéléré, ce que permet leur passage au tout numérique dans ce réseau de cinéma, ainsi que l’a annoncé Télérama il y a quelques semaines ? Cette technique est idéale pour ça, je l’ai vu à l’action dans un autre lieu, où l’on nous a présenté une séquence prévue pour 12 minutes au temps normal, puis en 11 et en 13 minutes, sans que l’on perçoive la différence. Ce système nous était vendu comme idéal pour gérer des flux de visiteurs, que l’on peut ainsi ralentir ou accélérer en fonction de l’affluence. Le groupe CGR utiliserait-il cette méthode dans ses salles ? Mais là, pour cette séance, je ne vois pas l’intérêt, la salle était presque vide, et la séance suivante 21h30… Si vous avez un élément de réponse, je suis preneuse…
J’irai voir Entre les murs de Laurent Cantet à mon retour de vacances, il passe encore un bon moment au cinéma d’art et essai…