Nous retournons aujourd’hui au cimetière du Père Lachaise à Paris, sur la tombe de Félix Faure (Paris, 30 janvier 1841 – Paris, 16 février 1899). Un président de la République (élu en janvier 1895) probablement plus connu pour le contexte de sa mort (au lit avec sa maîtresse, Marguerite Steinheil, à l’Élysée) que pour son action politique. C’est à lui qu’Émile Zola adresse son célèbre J’accuse dans l’affaire Dreyfus, dont il avait refusé la révision du procès (voir L’aurore, 11-13 janvier 1898). Le jour de son enterrement, le 23 février 1899, la ligue des patriotes (de Paul Déroulède) échoua dans une tentative de coup d’État. Sa tombe se trouve le long de la grande allée qui mène au monument aux morts d’Albert Bartholomé.
Félix Faure est représenté allongé sur deux drapeaux (l’un français, l’autre russe, il a œuvré pour l’alliance franco-russe) dont les hampes sont posées sur son côté droit et le drapé replié sur ses jambes. Deux couronnes mortuaires (en bronze également) sont posées aux pieds de la tombe.
La sculpture en bronze porte la signature « St Marceaux 1900 ». Il s’agit de René de Saint-Marceaux (Reims, 1845- Paris, 1915).
Le gisant porte la croix de grand maître de la légion d’honneur. Sur l’oreiller est inscrit un extrait de la Bible (Évangile de Jean, 11-25), généralement repris dans la messe de requiem (messe des morts): « Ego sum resurrectio et vita ; qui credit in me, etiam si mortuus fuerit, vivet » (Je suis la résurrection et la vie ; qui croit en moi, fût-il mort, vivra), formule que l’on trouve assez souvent sur des tombeaux… beaucoup plus anciens, remis à la mode dans la deuxième moitié du 19e siècle. Dieu pardonne la polygamie? Même sa femme repose dans le même tombeau que lui!
Photographies de novembre 2012
Comme beaucoup, je ne connaissais Félix Faure que par les circonstances de sa mort, et par le « J’accuse » de Zola… sa veuve n’est pas rancunière, effectivement, si elle a accepté d’être enterrée à ses côtés…
Est-ce qu’à présent, ces Présidents de la IIIème République sont encore évoqués dans les programmes ??
Bises et belle journée.
Sacré Félix! il est est mort, non pas dans son lit, mais dans un fauteuil, à l’Elysée, auprès de Marguerite Steinel qui fera re-parler d’elle, quelques années après, lors de la mise en scène du crime de la rue Ronsin..En ce qui concerne la mort du Président, une personnalité de l’époque avait eu cette phrase triviale mais bien explicite : « il rêvait d’être César, il mourut Pompée »..
le père lachaise est un livre d’histoire à lui tout seul. merci pour ce reportage.
Pour répondre à Nini, je ne crois pas que l’on parle beaucoup d’eux durant les cours d’histoire, au collège tout au moins pour ce que j’en ai vu !
j’ai habité à coté de ce cimetière, mais je n’ai jamais pris le temps de le visiter entièrement….j’ai pas vu l’alphabet sur l’église, on s’y est arretés par hasard, sans connaitre, mais ça fait une raison d’y retourner, j’ai beaucoup aimé cette région avec tant de choses a visiter… gros bisous. cathy
c’était à l’automne non ???!!! cath