Le 20 octobre 1941, le militant communiste Gilbert Brustlein abat à Nantes Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation allemande, qui avait de 1929 à 1933, au titre des réparations des dommages de la Première Guerre mondiale, dirigé les travaux de remblaiement de l’Erdre à Nantes depuis 1929. En rétorsion, les autorités allemandes arrêtent 50 otages à Nantes, Châteaubriant (camp de Choisel, parmi lesquels Guy Moquet) et Paris (fort de Romainville), 48 ont été fusillés le 22 octobre 1941, 2 épargnés. Les seize otages nantais ont été fusillés sur le champ de tir du Bèle à Nantes, où se trouve un autre monument commémoratif que j’essayerai de voir lors d’un prochain voyage à Nantes. Vous pouvez voir le récit de ces événements sur cette vidéo.
Le monument se compose d’un socle en granite sur le bord de l’Erdre, aménagé en gradin côté avenue, surmonté du socle avec le nom des otages et d’un grand obélisque composé de six lances monumentales, en cuivre martelé, de 13,5 mètres de haut, encadré de deux statues longilignes.
Si je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur, Jean Mazuet (Saint-Brieuc, 1908 – 1984, dont je vous ai parlé pour le nouveau buste de Jules Verne au jardin des plantes de Nantes), celle de l’architecte est en revanche inratable sur le socle, « M. Fradin Architecte 1952 » (Marcel Fradin). Contrairement à ce qui est dit sur de nombreux sites en ligne, l’inauguration a eu lieu en 1952 et non en octobre 1951, date du dixième anniversaire de cet événement. Le cour avait pris le nom de « Cinquante Otages » dès 1944 et la décision prise d’élever un monument dédié aux otages et à tous les martyrs de la Résistance.
Le socle porte les inscriptions suivantes :
– « A la gloire / des otages / fusillés par les Allemands / le 22 octobre 1941 »
– le nom des 48 otages fusillés classés par ordre alphabétique (à retrouver par exemple ici avec l’histoire de l’attentat)
– la devise de la Résistance : « Patriam servando victoriam [T]ulit » (En servant la patrie il a remporté la victoire)
– « La Résistance à ses morts ».
Diverses plaques et stèles ont été ajoutées depuis.
Les statues sont en cuivre martelé et ont été réalisées par l’entreprise de chaudronnerie Coyac, à Nantes. Les deux allégories représentent à gauche, la France renaissante (parfois aussi identifiée à la Paix) et à droite, la Résistance.
La France, aux cheveux longs, porte un grand épi de blé. La Résistance,aux cheveux réunis en chignon, porte la main à l’épée qu’elle porte au côté.
Le monument à Charles de Gaulle a été mis en place en face du monument aux Cinquante Otages en 2010.
Il s’agit d’un tirage unique d’une œuvre de Françoise Boudier, qui a apposé sa signature à côté de la marque du fondeur : « Christophe Le Floch / fonderie d’art Blain 44 / F. Boudier 1/1″.
Photographies de juillet 2012.
Pour aller plus loin : voir l’article de Xavier Trochu, Le monument des 50 Otages, dans Les Annales de Nantes et du Pays nantais, n°280, p. 7-12.
Tous les lieux de mémoire de la résistance à Nantes sur le site du château de Nantes… et l’exposition En guerres à Nantes et Saint-Nazaire (jusqu’au 23 février 2014).
Retrouvez d’autres monuments aux morts et monuments à la résistance sur cet index des monuments aux morts.
il faudra que j’aille voir ce monument lors d’un passage à Nantes. le mot « gloire » me fait un peu bizarre comme expression, la notion de prise d’otages ne m’évoque pas ce mot-là…
c’est super emouvant mais interressant bonne soirée et bon w end
bisous
frifricreations
un coucou en passant…je reviendrai en soirée
Intéressant…
Bises et bon dimanche.