En vous montrant l’autre jour le monument à Sadi Carnot à Angoulême, j’ai pensé que, en dehors du monument aux mobiles de la Charente que je vous ai déjà montré, j’avais en stock d’autres œuvres de cet artiste, comme celle-ci, signée R[aoul] Verlet 1898…, ou encore les monuments à Villebois-Mareuil à Nantes et Grez-en-Bouère, que je vous montrerai une autre fois…
Aujourd’hui, je vous emmène donc à Limoges (photographies de novembre 2010), dans le musée national de la céramique Adrien Dubouché, un musée qui par ailleurs a bien besoin d’une rénovation et d’une reprise des vitrines (présentation vieillotte, avec dans certaines de la moquette vieillissante et pas terrible pour la conservation des œuvres). mais le sujet du jour se trouve dans le hall d’entrée, il s’agit d’un monument en bronze dédié à Adrien Dubouché, dont la maquette en plâtre, datée de 1894, a été donnée en 1926 avec le fond d’atelier de l’artiste par sa veuve au musée des Beaux-Arts d’Angoulême. Un autre portrait d’Adrien Dubouché a été présenté par Raoul Verlet au Salon des artistes français en 1899 sous le n° 3988, étant donnée la date de 1898 inscrite sur le bronze, il s’agit sans doute du tirage qui se trouve maintenant à Limoges.. Adrien Dubouché, de son nom complet de baptême François Louis Bourcin-Dubouché (Limoges, 1818 – Jarnac, 1881), époux de Ermance Bisquit, héritière des cognacs Bisquit, était entre autre un riche collectionneur dont le don est à l’origine de la collection du musée national de la céramique.Le socle a été conçu par l’architecte du musée, Henri Mayeux, en l’insérant dans le dessin de la mosaïque.
Assis sur son fauteuil, barbiche et moustache très « troisième République », Adrien Dubouché examine l’une des pièces de sa collection… Au passage, remarquez les catalogues représentés par l’artiste sous le siège…
Voici de plus près le visage et le vase…
Pour aller plus loin, lire le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).
Laure Chabanne, Henri Mayeux et le musée national Adrien Dubouché à Limoges, une leçon d’art décoratif, Livraisons d’histoire de l’architecture, n°3, 1er semestre 2002, p. 129-138.
un grand homme
ccou !! superbe statue !!! mais comment faisaient ils pour faire les expressions des visages ???? comment ????? ……. bisous doux bon week end !!!
Modèle en plâtre (dans ce cas), parfois en terre, en dimensions réduites (ici, la maquette mesure 1,45m de haut, à peu près la moitié du final. Ensuite, un atelier mettait la sculpture à la bonne échelle, par triangulation (avec des repères et des compas spéciaux), en général en terre crue. L’artiste validait le moule, puis était réalisé un contre-moule. On remplit celui-ci de cire liquide, qui sera remplacée par le bronze… On a donc dans le métal l’expression et la finesse que l’on avait sur la terre crue.
Limoges doit beaucoup à Adrien Dubouché !
Oui, et ajd, l’Etat pourrait rendre un peu sa générosité en entretenant le musée national plutôt qu’en essayant de refiler le bébé à la ville… Il faut que j’aille voir d’ailleurs le musée de l’évêché et celui de la résistance, qui ont rouvert après ma dernière visite… Bonne semaine!
j’aime bien les catalogues sous la chaise… on irait bien lui faire la causette!
Effectivement, une silhouette, un visage très IIIème République… Dommage si le Musée ne met pas en valeur la richesse de la céramique… Suite à un reportage, j’ai été assez effarée d’apprendre que le savoir-faire de Limoges était pillé par les Chinois bientôt, sans doute, plus aucune porcelaine authentique ne sortira de leurs ateliers, c’est triste…
Bises et bon dimanche.
En même temps, ce sont les Chinois qui ont créé la porcelaine au 12e sècle, procédé « volé » (espionnage industriel) par les Européens au 15e siècle… Le passé porcelainier de Limoges est assez récent, surtout du 19e siècle…
Bonne année