J’ai vu ce film la semaine dernière en avant-première (d’où l’affiche espagnole…) au Tap-cinéma dans le cadre du festival du film hispano-américain organisé par le comité local de France Amérique latine, l’université de Poitiers et le TAP. La Niña de fuego, magical girl, de Carlos Vermut, a reçu les prix du meilleur film et du meilleur réalisateur au dernier festival de San Sebastian.
Le film : à Madrid de nos jours. Alicia [Lucía Pollán], une fillette d’une douzaine d’années, atteinte d’une leucémie, est chouchoutée par son père, Luis [Luis Bermejo], ex-professeur devenu chômeur avec la crise. Il a absolument besoin de trouver de l’argent pour lui offrir la robe, inspirée de la série japonaise « Magical Girl Yukiko », dont elle rêve sans même lui avoir demander. Alors qu’il réfléchissait au moyen de faire un casse à la bijouterie voisine, une jeune femme, Bárbara [Bárbara Lennie], vomit par la fenêtre… . Invité à aller se changer, il finit dans son lit et enregistre les ébats à son insu, l’argent du riche mari psychiatre devrait permettre de faire face. Mais pour Bárbara, impossible de faire appel à son argent, elle décide de renouer avec une ancienne connaissance interlope. Pendant ce temps, Damiàn [José Sacristán], un vieil homme, ancien professeur de mathématiques, essaye de retarder le moment de sortir de prison, il ne voudrait surtout pas revoir une certaine Bárbara, qui fut son élève et l’envoya en prison quand elle avait 12 ans…
Mon avis: j’ai trouvé que ce film avait une forme assez originale, avec un rôle important de la bande musicale. Du passé de Bárbara, on apprend peu de choses, par petites touches, mais Luis a fait le mauvais choix en la faisant chanter pour satisfaire le plaisir de sa fille malade. Bárbara, psychiquement perturbée (à cause de son passé?), n’hésite pas à plonger dans un curieux enfer de débauche dont on ne voit que le résultat final (elle est devenue une sorte de momie bandée sur un lit d’hôpital) et sa vengeance des hommes, jadis contre son professeur de mathématiques, qui a fait de la prison (beaucoup de prison!) à cause d’elle mais sans plus de précisions et qui va cette fois basculer lui-même dans la violence pour la vengeance de celle-ci. Un thriller qui aurait pu tourner au bain d’hémoglobine à l’écran à la fin, mais ici, le réalisateur préfère la suggestion, le bruit, le résultat final, pas la scène elle-même, et c’est sans doute encore plus efficace! A ne pas rater quand il sortira en salle (pour l’instant prévu le 12 août 2015) ou s’il passe aussi près de chez vous en avant-première.