Les Renardières aux Pins (Charente)

par Véronique DUJARDIN



La campagne 2002 a eu lieu du 22 juillet au 22 août. Depuis, le temps est consacré aux études du mobilier et de la géologie du site, sans fouille sur le terrain.
Je remercie cordialement M. et Mme Gailledrat, propriétaires du site, qui permettent le bon déroulement de cette fouille.

Présentation du site

La grotte des Renardières (Les Pins, Charente), niveaux paléolithiques et épipaléolithiques



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(Extrait de la note parue dans le Bulletin de l’association des archéologues de Poitou-Charentes,  30-2001 (paru 2002), complététe par les éléments nouveaux. Pour avoir accès à la description de chaque période, cliquer sur le lien correspondant).

La grotte des Renardières est située sur la commune des Pins, à une vingtaine de kilomètres au nord-est d’Angoulême (Charente ; fig. 1). Découverte en prospection il y a une douzaine d’années, elle a fait l’objet à partir de 1995 d’un sondage (Gomez, 1995), puis d’une fouille préventive concernant des niveaux funéraires datés du Bronze ancien, menacés par les fouisseurs, couplée à une première évaluation des occupations antérieures à cette période. Depuis 1998, les recherches y sont menées dans le cadre d’opérations programmées, sous la direction de B. Boulestin pour l’abri supérieur (jusqu’en 2001) et de moi-même pour le réseau inférieur.

Figure 1 : localisation du site des Renardières, commune des Pins (Charente, France) Fig. 1 : localisation du site des Renardières, commune des Pins (Charente, France) et des principaux sites aurignaciens de Poitou-Charentes (pour une carte plus détaillée des sites trouvés anciennement, voir Perpère, 1972).

Charente : 1. GARDES-LE-PONTAROUX, la Quina aval, 2. LES PINS, les Renardières, 3. CHÂTEAUNEUF-SUR-CHARENTE, Fontaury à Hauteroche, 4. COGNAC, grotte Marcel Clouet, 5. LA COURONNE, le Pont Neuf (La Combe-à-Rolland), 6. MONTBRON, Grotte de Fontéchevade, 7. MOUTHIERS-SUR-BOËME, les Rois, 8. VILHONNEUR, Le Bois-du-Roc, abri du Chasseur, 9. VOULGÉZAC, les Vachons, 10. VOUTHON, grotte de la Chaise,

Charente-Maritime : 11. LE DOUHET, Le Gros Roc, 12. JONZAC, Chez Pinaud, 13. SAINT-CÉSAIRE, La Roche-à-Pierrot, 14. SAINT-PORCHAIRE, La Roche-Courbon,

Vienne : 15-16. SAINT-PIERRE-DE-MAILLÉ, Les Cottés et le Fontenioux


Le site est localisé en bord de plateau, sur le flanc nord d’un vallon sec entaillant des calcaires récifaux de l’Oxfordien moyen, en limite septentrionale du karst de La Rochefoucauld (fig. 2). Il se présente comme un vaste auvent recouvrant un abri, ou une cavité plus vaste, dont le seul accès aujourd’hui est une cheminée naturelle qui s’ouvre au travers de la voûte (fig. 3). La fouille du comblement de cette cheminée a permis de mettre en évidence plusieurs occupations paléolithiques, attribuables à l’Azilien, au Magdalénien, au Badegoulien, au Gravettien, à l’Aurignacien, au Châtelperronien et au Paléolithique moyen (Dujardin, 2001). Au-dessus de la cavité principale, dans l’épaisseur de l’auvent, s’ouvrait à l’origine une seconde cavité dont la voûte est aujourd’hui presque totalement effondrée. C’est dans cet abri qu’ont été mis au jour, outre un important ensemble sépulcral de l’Âge du Bronze ancien cité plus haut (Boulestin et Gomez de Soto, 2003), des niveaux aziliens (Dujardin, à paraître 1), ainsi que des pièces en position secondaire témoignant d’une présence aux abords ou dans l’abri au Néolithique final (Artenacien), au Néolithique moyen, au Mésolithique ancien et à l’Aurignacien (Boulestin et Dujardin, 2000).

Figure 2 : Implantation du site dans le paysage Fig. 2 : Implantation du site dans le paysage.

Modèle numérique de terrain établi par création manuelle d’un fichier x, y, z à partir de l’analyse de la carte IGN au >1/25 000, traité par les logiciels Excel® et Surfer®. L’étoile marque l’emplacement du site.
(Réalisation V. Dujardin).


Figure 3 : Plan général du site Fig. 3 : Plan général du site (d’après J.-F. Mariotti, B. Boulestin et V. Dujardin).


La faune est assez mal conservée dans les niveaux paléolithiques et étudiée par S. Costamagno. J’aborderai donc cette présentation à partir de l’étude du matériel lithique. Je développerai successivement les différentes cultures paléolithiques et épipaléolithiques repérées à ce jour, sans m’attarder sur la stratigraphie qui est très complexe et encore provisoire (fig. 4).

Figure 4 : Diagramme stratigraphique
Fig. 4 : Diagramme stratigraphique provisoire à l’issue de la campagne 2001.


La matière première employée est presque exclusivement composée de matières premières locales, issues des formations du Dogger charentais et dont de nombreux gîtes sont présents aux abords immédiats du site (moins de 500 m). Quelques rares pièces, dont une est attribuable au Moustérien et trois autres vraisemblablement à l’Aurignacien, sont dans des matières premières différentes, notamment un silex jaspéroïde hettangien, un silex tertiaire et un silex crétacé (Bordes, in Dujardin, 2001).

Références bibliographiques  pour cet article

BOULESTIN B., DUJARDIN V. (2000) - Les Renardières (Les Pins, Charente), niveaux post-paléolithiques. Fouille programmée pluriannuelle 1999-2001 : rapport intermédiaire 2000. Multicopié.
DUJARDIN V. (2001) - Les Pins, les Renardières (niveaux paléolithiques). Fouille programmée pluriannuelle 2000-2002. Rapport intermédiaire 2001. Multicopié, 100 p.
DUJARDIN V. (à paraître 1) - L’Azilien du bassin de la Charente : bilan, recherches récentes et perspectives, Table ronde épipaléolithique et mésolithique “ au Tours du Méso ”, Tours, 13-15 octobre 2001.
PERPÈRE M. (1972) - Remarques sur l’Aurignacien en Poitou-Charentes, L’Anthropologie, t. 76,  5-6, p. 387-425.


Rapports de fouilles

Conformément à la réglementation en vigueur, les rapports de fouilles sont consultables aux centres de documentation du Service régional de l’archéologie de Poitou-Charentes (102 Grand-Rue, 86020 Poitiers Cedex) et de la Sous-Direction de l’Archéologie (4 rue d’Aboukir, 75002 Paris).


Articles sur le site

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© Véronique Dujardin

Dernière mise à jour : 13 janvier 2013