Bilans scientifiques régionaux

par Véronique DUJARDIN

Charente, AMBÉRAC, Le Bourg, 1997

Le Service Régional de l’Archéologie fut alerté en septembre 1997 par M. Lydden, propriétaire d’un terrain en bordure de la Charente à Ambérac, de l’existence d’un grand mur réputé ancien sous sa propriété.
Après une première visite sur place, il est apparu que ce mur, déjà mentionné dans la littérature ancienne mais jamais observé depuis, était bien d’époque gallo-romaine. Il est préservé sur près de 6m50 de haut, 36 m de long et une épaisseur de 2m15. Trois grandes baies rebouchées sont encore visibles, de même que quelques vestiges du parement à la base du mur. La maison actuelle a été construite au-dessus de cet édifice. Un relevé architectural a été réalisé par J.-C. Colin.
L’interprétation de ce mur est délicate ; il longe le cours de la Charente au niveau d’un ancien gué : il pourrait s’agir des restes d’un grand bâtiment public en liaison avec un passage de la Charente, même si les grandes voies gallo-romaines, pour ce qu’elles sont connues, traverseraient le fleuve soit plus au sud à Montignac (voie Lyon-Saintes via Limoges et Chassenon), soit plus au nord à Luxé (voie Limoges-Nantes via Chassenon et Aulnay).
Une enquête orale, notamment auprès de M. Fontroubade, instituteur à la retraite et ancien maire de la commune, a permis de relever la présence d’autres vestiges gallo-romains très importants sur cette commune, qui devra faire l’objet d’une investigation complémentaire.

Véronique DUJARDIN, Jean-Claude COLIN
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Charente, CHALAIS, église Saint-Martial, 1997

À la suite de travaux réalisés intempestivement le long du mur sud de l’église Saint-Martial de Chalais, des destructions de vestiges archéologiques ont été signalées le 15 juillet 1997. L’arrêt des travaux a permis la réalisation de relevés par M. Coutureau. Des zones de sépultures, une zone de circulation (voie ou cour) et des “ fosses ” ont pu être repérées. Quelques éléments mobiliers ont pu être recueillis dans les niveaux bouleversés. En dehors de quelques tessons modernes, ils comprenaient un petit ensemble de céramiques médiévales dont trois cruches complètes. Deux d’entre elles sont à rapprocher des productions locales des XIIIe-XIVe s. (ateliers de potiers des environs de Barbezieux) réalisées en pâte beige clair et décorées de bandes verticales ocres. La troisième cruche est de production différente, à pâte blanche fine et glaçure verte couvrante. Également datable des XIIIe-XIVe s., elle pourrait plutôt appartenir aux productions de Saintonge qu’à celles de Sadirac (Gironde).

Véronique DUJARDIN, Michel COUTUREAU, Anne-Marie FOURTEAU-BARDAJI
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Charente, GARDES-LE-PONTAROUX, La Quina aval, 1998

La campagne 1998 avait pour but de terminer la tranchée de raccordement entre les deux sondages des fouilles anciennes (Dr. et G. Henri-Martin), afin d’essayer de corréler les couches mises en évidence dans chacun des deux sondages.
Les apports du Voultron qui débutent la séquence (sables et graviers contenant du matériel moustérien en position secondaire) sont supplantés par le démantèlement de l’abri dont l’évolution aboutit à une régularisation du versant. L’épisode de cryoturbation intercalé ne semble pas s’être accompagné d’un changement fondamental de la dynamique sédimentaire. Cet épisode est postérieur au dépôt châtelperronien et antérieur à l’occupation aurignacienne.

Véronique DUJARDIN et Bertrand KERVAZO
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la Quina
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Charente, LES PINS, Les Renardières (Niveaux paléolithiques), 1997

Le site des Renardières se présente comme un chaos de blocs d’effondrement d’un auvent, situé sur le flanc nord d’un vallon entaillant les calcaires récifaux de l’Oxfordien moyen. Signalé il y a environ 10 ans, il a par la suite été visité à plusieurs reprises,ce qui permet de recueillir de nombreux restes osseux humains, des silex et quelques tessons de céramique à la surface de rejets de terriers. Il fut par ailleurs établi que les ossements humains provenaient en grande partie d’une minuscule cavité naturellement réservée sous un bloc chuté.
L’abri funéraire se présentait comme une sorte de “ chambre ” naturellement réservée sous un bloc d’auvent, dont la configuration n’est pas sans rappeler celles des dolmens construits. Plusieurs aménagements ont pu être mis en évidence : trois blocs de complément de fermeture de l’abri et un quatrième de condamnation (ou de fermeture) de son accès. Étant donné les perturbations considérables dont le site avait fait l’objet, peu d’informations concernant l’organisation de l’ossuaire sont apparues ; par contre des données importantes sur le recrutement de l’ensemble funéraire ont été obtenues, qui montrent notamment une abondance en individus immatures particulièrement rare pour l’époque. En outre, l’étude anthropologique morphologique sera d’un grand intérêt compte tenu de la connaissance à peu près nulle que nous avons actuellement des populations des périodes néolithique et protohistorique dans cette région du Centre-Ouest continental. La datation du niveau sépulcral, jusque-là incertaine en raison de l’absence de matériel datable clairement associé aux restes humains, a récemment été confirmée par une analyse radiocarbone sur os par accélérateur. Ce niveau peut maintenant être attribué avec une quasi certitude à l’Âge du Bronze et plus probablement au Bronze ancien, comme le laissait présager la présence d’une écuelle typique de cette époque, quasi complète, retrouvée écrasée en place à l’extérieur de l’abri, dans une couche corrélée au sommet du niveau contenant les ossements humains.
Les fouilles menées en dehors de l’abri funéraire ont permis de recueillir des tessons qui proviennent d’écuelles à paroi fine artenaciennes en position secondaire, dont l’origine, plateau par colluvionnement ou grotte, est encore inconnue. Le type des céramiques retrouvées et la présence de quelques ossements humains associés provenant de la zone d’entrée de grotte colmatée et des couches supérieures de la pente suggèrent cependant l’existence d’un niveau funéraire. La campagne de 1997 a également confirmé l’existence de plusieurs occupations protohistoriques, au Bronze ancien, au Bronze final et probablement au Bronze moyen. Quelques tessons gallo-romains et médiévaux ont également été retrouvés.
L’existence d’un important gisement paléolithique sous-jacent aux blocs d’effondrement a pu également être mise en évidence, qui fait parallèlement l’objet d’une évaluation
Il est apparu judicieux de profiter de la fouille en cours pour évaluer la présence de niveaux paléolithiques, pressentis par l’examen du mobilier issu des rejets de terriers. La plus grande partie de la campagne a été consacrée à dégager des blocs d’effondrement pour permettre l’accès à environ 2 m2 de niveaux sous-jacents. Les terriers sont présents sur plus de la moitié de la surface fouillée, mais il reste des îlots bien conservés d’une couche qui a livré un mobilier lithique non spécifique.

Bruno BOULESTIN et Véronique DUJARDIN
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Charente, LES PINS, Les Renardières (Niveaux paléolithiques), 1998

La campagne 1998, après une phase de nettoyage consécutive à la purge à la pelle mécanique de blocs d’effondrement, s’est concentrée sur une zone de 6 m2. Le but de l’opération était de définir l’importance des destructions dues aux animaux fouisseurs et si possible de retrouver des couches paléolithiques en place.
Nous avons pu montrer que les zones de terriers sont nombreuses, mais se limitent à des couloirs superposés d’environ 50 à 60 cm de large le long des parois rocheuses. Après la vidange de ces terriers, une importante couche a donc été fouillée sur une trentaine de centimètres d’épaisseur. Si elle présente un aspect coluvionné, le matériel semble néanmoins relativement homogène. La série lithique, numériquement peu importante (43 outils pour 332 pièces), se compose d’un faible pourcentage de burins, d’éclats retouchés intermédiaires entre des grattoirs et des raclettes, de plusieurs nucleus, que nous rattachons, avec de nombreuses réserves, au badegoulien.
Un sondage limité a été réalisé sur un quart de m2  : il montre la présence d’une seconde couche qu’il n’a pas été possible d’attribuer à un groupe chronoculturel en raison de la faiblesse de l’échantillon. À la base de ce sondage, sur quelques décimètres-carrés, apparaît un niveau d’argiles rouges riches en manganèse, stérile, vraisemblablement d’origine karstique.
Les prochaines campagnes permettront certainement de mieux comprendre ce site aux potentiels importants.

Véronique DUJARDIN
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Charente, LES PINS, Les Renardières (Niveaux paléolithiques), 1999

La campagne 1999 a permis de continuer l’expertise des niveaux paléolithiques. La couche 4001, supposée Badegoulienne à l’issue de la campagne 1998, s’avère être un mélange contenant de l’Azilien, des restes remaniés d’une tanière de hyène (présence d’un humérus de Cheval rongé) et peut-être de Badegoulien, le tout provenant d’une part des niveaux supérieurs de la grotte fouillée par B. Boulestin et d’autre part d’une galerie ou d’une salle s’ouvrant vers l’est et dont la désobstruction a été amorcée. Plusieurs autres couches remaniées ont été mises au jour. La couche 4007 semble davantage en place, et serait gravettienne.
Pour 2000, nous proposons de poursuivre la désobstruction de la cavité apparue vers l’est, et le sondage dans les niveaux profonds.

Véronique DUJARDIN
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Charente, LES PINS, Les Renardières (Niveaux paléolithiques), 2000

La campagne 2000 a permis de poursuivre l’expertise des niveaux paléolithiques. Une première campagne fin avril 2000 a eu pour objectif de dégager rapidement des rejets de terriers dans la partie nord-est du site, mettant en évidence la présence d’une petite salle. Le tamisage de ces rejets a permis de récupérer un mobilier assez important, dont restes humains provenant du premier abri funéraire de l’âge du Bronze, avec lequel la salle communique par un très étroit couloir de moins de 20 cm de diamètre. Une diaclase, vers l’est, déjà visible en 1999, a été vidée de sa couche superficielle correspondant à des rejets de terriers récents ; après un passage étroit d’environ 1,50 m de long, la cavité s’élargit pour former une sorte de salle d’environ 1 m2. La couche qui apparaît ensuite, et qui n’a pas été fouillée, pourrait correspondre à une tanière de hyène en raison de la présence de nombreux fragments de coprolithes. La fouille de cette partie du site a été ajournée devant la difficulté d’accès de cette diaclase étroite.
La campagne d’été a permis de fouille plusieurs niveaux paléolithiques. Il se confirme que la stratigraphie est complexe, avec de nombreux remaniements. La couche 4001-4010 se confirme comme un mélange contenant de l’Azilien, peut-être du Magdalénien, des restes remaniés d’une tanière de hyène (présence d’un humérus de Cheval rongé) ; vers le nord-est, dans la petite salle, la couche 4010 a une composante azilienne bien marquée, secteur II (fouille des niveaux supérieurs de a grotte, B. Boulestin). Des essais de remontage lithique sont en cours ; la faune est assez mal conservée. La couche 4015, fouillée sur une très petite surface, se caractérise par la quasi absence de silex et une relative abondance de vestiges fauniques, notamment de dents. La couche 4009 se caractérise pour l’instant par la présence de deux grattoirs aménagés sur le talon de lames courtes.

Véronique DUJARDIN
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Charente, LES PINS, Les Renardières (Niveaux paléolithiques), 2001

Dans la cavité principale, la campagne 2001 a permis de confirmer les résultats antérieurs : une succession de niveaux paléolithiques sont présents dans la cavité : Azilien, Magdalénien final, Gravettien, Aurignacien, Châtelperronien. Le Moustérien est confirmé par une pointe moustérienne brûlée et roulée retrouvée dans un niveau remanié.
Un sondage dans la partie profonde laisse apparaître un passage sous la voûte de la cavité supérieure. Trop étroit pour l’instant, ce passage sera agrandi lors de la prochaine campagne de fouilles.
Un niveau présentant uniquement de ossements très altérés (couche 4030), intercalé entre des couches contenant du matériel lithique, a été fouillé sur environ 1/2 m2. Sa fouille sur une aire plus étendue permettra de préciser son statut.
À l’extérieur de la cavité, une carrière antique a été mise en évidence. Elle est creusée aux dépens de la voûte et a permis l’extraction de blocs de gros appareils ; sa relation avec deux sites antiques mis en évidence par photographie aérienne à proximité devra être précisée ultérieurement.

Véronique DUJARDIN
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Charente, VERTEUIL-SUR-CHARENTE, Le Maine, 1999

Un sondage archéologique a été réalisé au Maine, commune de Verteuil-sur-Charente, afin de préciser la nature des vestiges archéologiques repérés à l’emplacement de la future station d’épuration. Les trois tranchées réalisées à la pelle mécanique ont montré la présence de plusieurs murs, sols et niveaux de démolition, correspondant vraisemblablement à un ou plusieurs bâtiments d’époque gallo-romaine.

Véronique DUJARDIN
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© Véronique Dujardin

Dernière mise à jour : 13 janvier 2013