V. DUJARDIN
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Aux confins du Poitou, du Limousin et de la Charente, le Confolentais présente deux grands types de sols. Leur nature différente a fait naître des paysages qui font la diversité du territoire et de son patrimoine : calcaire à l’ouest, granite à l’est. Les terres calcaires de l’ouest sont vallonnées, avec de grands plateaux, tandis que les terres granitiques de l’est sont plus escarpées, culminant à 368 m à Montrollet.
V. DUJARDIN et É. MOINOT
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Deux sites ont livré de très nombreuses navettes : la Garenne à Saint-Marcel (Indre) et le Roc-de-Marcamps à Prignac-et-Marcamps (Gironde). Entre ces deux sites, l’actuelle région Poitou-Charentes a livré quelques pièces de ce type : c’est pour un objet trouvé dans la grotte du Placard à Vilhonneur (Charente) que Gustave Chauvet a proposé en 1910 le terme de “ navette ”. Plus au nord, sur la vallée même de la Charente, la grotte du Chaffaud à Savigné (Vienne) a livré plusieurs navettes. En Dordogne, des navettes ont également été trouvées en petit nombre sur quelques sites (Raymonden à Chancelade, Laugerie-haute et Laugerie-basse aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil). Plusieurs programmes de datations sont en cours sur ces sites ou sur des régions plus vastes. Aucun résultat n’est encore disponible sur un prélèvement direct sur “ navette ” ou fragment de navette. Si l’on croise les données obtenues sur les niveaux qui ont livré des navettes ou sur les niveaux qui ont livré des pièces d’industrie osseuse habituellement liées aux navettes, comme les “ ciseaux de fortune ”, il est possible de proposer un tableau d’association d’industries lithiques et osseuses, de faune incluant la présence de l’antilope saïga et de datations entre le milieu du 18e et le milieu du 16e millénaire avant notre ère, en datations calibrées.
V. DUJARDIN
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Les Hommes du Paléolithique supérieur ont peu représenté les visages humains. Cependant, les travaux du Dr Pales sur les plaquettes gravées de la Marche à Lussac-les-Châteaux (Vienne, France) ont révélé que l’Homme préhistorique, au-delà du thème animalier, pouvait également donner une image détaillée de lui-même. Mais il s’agit, pour la plupart, de têtes humaines figurées de profil.
Or, il est intéressant de constater que dans un même contexte culturel que celui de la Marche, des têtes humaines représentées de face ont été sculptées ou gravées sur la paroi du Roc-aux-Sorciers à Angles-sur-l’Anglin (Vienne, France).
Les représentations de face semblent obéir à une autre tendance, portée vers une simplification des traits.
à partir de l’étude comparative de ce corpus, nous définissons des critères d’analyse des visages humains que nous appliquons à une série de représentations faciales issues de différents sites magdaléniens répartis dans le Sud-Ouest de l’Europe, afin de percevoir leur rôle dans la définition d’entité culturelle.
Cette étude nous donne l’occasion de revoir et de définir des termes comme “ fantôme ” et “ masque ” très souvent utilisés dans la littérature.
V. DUJARDIN,
O. FUENTES et
G. PINÇON
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Aux périodes récentes, la vallée de la Charente s’est trouvée aux confins des influences du nord et du sud de la France, que ce soit au Néolithique, à l’Âge du Bronze ou plus récemment encore (frontière des royaumes de France et d’Angleterre, zone de contact des langues d’oc et d’oïl, etc.) : en est-il de même au Paléolithique supérieur et au Mésolithique ? Nous tenterons de répondre à cette question à partir de quelques exemples :
- si les silex sont des ressources abondantes sur le territoire considéré, certaines matières premières (jaspe de Fontmaure, silex du Grand-Pressigny, du Bergeracois, crétacés, silex jaspoïdes) sont de bons marqueurs de circulation ;
- au Magdalénien moyen, les influences nordiques (“ style ” de Lussac-Angles) sont connues depuis longtemps sur quelques sites charentais (la Chaire-à-Calvin, Montgaudier). D’autres influences “ stylistiques ” peuvent-elles être décelées ?
- l’Épipaléolithique et le Mésolithique ont fait l’objet de programmes de recherches ces dernières années en Charente-Maritime. Il semble là-aussi se dégager une zone de contact entre les influences venues du nord et du sud.
V. DUJARDIN
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Sur la surface laissée décapée par G. Henri-Martin depuis l’abandon du site en 1970 ne subsistent que des lambeaux de couche en place, principalement dans de petites dépressions du sol. Dans l’une d’elle, une structure de pierres aménagées a pu être observée.
Le sédiment, très sombre, est constitué d’une poudre d’ocre et de cendre d’os qui ont coloré les objets archéologiques, très denses, et les pierres de ce niveau. Il se distigne aisément de la couche sous-jacente, de couleur jaune.
Les résultats des fouilles de 1994 ont partiellement confirmé des informations des fouilleurs précédents : aurignacien à grandes lames retouchées, industrie osseuse abondante (parures, sagaies, etc.), faune à Renne largement dominant, Cheval, Loup, Lièvre, Lion des cavernes, Chouette harfang et gastéropodes marins. Cependant, de très nombreuses lamelles brutes, provenant d’un débitage sur front de “ grattoir caréné ”, ont été trouvées. Seule l’une d’entre elle est retouchée (“ lamelle Dufour ” à retouche inverse semi-abrupte continue).
Une datation au radiocarbone à l’accélérateur de particules est attendue pour fin 1995. Le poster présentera une synthèse des résultats des fouilles de 1994 et 1995 : industrie lithique, industrie osseuse, faune, analyses sédimentologiques et datation.
V. DUJARDIN
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La station aurignacienne de la Quina aval est connue depuis le début du XXe siècle, mais c’est la reprise d’un sondage en 1994 qui a permis de mettre en évidence la présence de très nombreuses lamelles qui sont brutes à de très rares exceptions. Une grande lamelle Dufour, à retouche inverse semi-abrupte, a été débitée dans la continuité des produits laminaires. Par opposition, les autres lamelles sont produites sur de petits blocs, souvent des éclats épais. Ces lamelles sont rectilignes ou courbes, mais jamais torses, sauf accident. La comparaison avec d’autres sites régionaux est difficile du fait des fouilles anciennes et/ou inédites. Cependant, la découverte récente d’un nouveau gisement contenant entre autre de l’aurignacien, la grotte des Renardières aux Pins, ouvre de nouvelles perspectives pour une étude plus large sur l’aurignacien de Poitou-Charentes.
V. DUJARDIN
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Over the past 12 years, approximately 250 mesolithic sites have been discovered in the Charente Basin. The majority of them have been found by prospection, although a few of them have been excavated. I have encoded the available results to, first, produce a database and, then, work with an arcview GIS database supported by National Geographic Institute (IGN) Bdcarto, whose digital map is on a scale of 1/50000. at my disposal is only part of the regional geological map of the Office of Geological and Mineral Research (BRGM). The database comprises of some administrative information: name of site, district, localisation (x, y coordinates in the Lambert system), the discoverer of the site, year of discovery, the last verification date of the site, the legal status of the excavation, etc. Most of this information can be found in the database of the Ministry of Culture and archaeological heritage (“Patriarche” which stands for “PaTRImoine aRCHéologique”). There is also a series of geomorphological data included: geology, whether it has a north or south exposure, the gradients of the slope, the presence of a river in proximity, etc. The archaeological data is varied, heterogenous and more or less complete: the number of artefacts (the total number of nuclei, scrapers, microliths, discards, etc.), types of microliths, raw materials, lithic technology, types of structures, chronological interpretations, fauna, etc.
I have noted that certain areas are more suited for the presence of Mesolithic sites, for example, those which have sandy soil. However, the determining factor of the presence or absence of a mesolithic site is the presence or absence in the area under consideration of a prospector who is able find and recognise mesolithic sites! Nevertheless, I have been able to map the various phases of settlement of the territory from the early Mesolithic to the old Neolithic. The aim of this research is to identify the recurring factors in order to direct the course of future prospections and to identify the probing procedures towards the most relevant areas.
Occupation du sol et sites au Mésolithique dans le bassin de la Charente : l’apport du SIG
Depuis une douzaine d’années, environ 250 sites mésolithiques ont été découverts dans le bassin de la Charente. La plupart d’entre eux ont été trouvés par prospection, mais certains ont aussi fait l’objet de fouilles. J’ai codé les données disponibles pour obtenir une base de données qui est exploitée avec le SIG arcview® et le support de la BDcarto®, la carte numérique au 1/50000 produite par l’Institut géographique national (IGN). Je dispose également d’une partie de la carte géologique régionale du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). La base de donnée regroupe des données administratives : nom du site, commune, localisation (en coordonnées x, y sous le système Lambert), l’inventeur du site, l’année de découverte, la dernière vérification du site sur le terrain, le statut de la fouille (programmée, préventive) quand il y a lieu, etc. La plupart de ces données sont issues de la base informatisée du Ministère de la Culture, Patriarche (pour PaTRImoine ARCHÉologique). En outre, des données géomorphologiques sont inclues dans la base : géologie, exposition par rapport à l’ensoleillement, degré de la pente, présence d’une rivière à proximité, etc. Les données archéologiques sont variées et hétérogènes : nombre de pièces trouvées (nombre total de nucléus, grattoirs, microlithes, produits de débitage, etc.), type de microlithes, matière première utilisée, technologie lithique, type de structures, interprétation chronologique, faune, etc.
J’ai noté que certains territoires sont plus favorables à la présence de site mésolithique, comme par exemple les zones sableuses. Mais le facteur le plus déterminant dans la présence ou l’absence de site mésolithique est la présence ou l’absence, sur la zone considérée, d’un prospecteur sachant chercher et reconnaître les sites méolithiques ! J’ai cependant pu établir des cartes d’occupation du territoire aux différentes phases, depuis le Mésolithique ancien jusqu’à l’apparition du Néolithique. Le but de cette recherche est d’identifier des facteurs récurrents pour orienter les prospections et sondages à venir vers les zones les plus pertinentes.
V. DUJARDIN
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La station “ aval ” de la Quina à Gardes-le-Pontaroux (Charente) a livré par le passé de riches séries attribuées à l’aurignacien et au Châtelperronien. Entre 1994 et 1998, j’ai été amenée à réaliser une série de très petits sondages, dont le but était de vérifier la stratigraphie décrite par les fouilleurs précédents, le Dr Henri Martin et sa fille Germaine Henri-Martin, et de réaliser un certain nombre de prélèvements pour analyses (sédimentologie, palynologie, datations par le radiocarbone) avant de reboucher les sondages profonds réalisés lors des fouilles anciennes. Ces sondages ont permis de préciser que le niveau châtelperronien est cryoturbé. Pour le niveau aurignacien ancien, il a été possible de montrer que les lames petites et moyennes sont produites sur place, alors que les très grandes lames sont importées déjà à l’état fini sur le site. Une abondante production de lamelles, courtes et non torses, ignorée jusqu’à présent, a également été mise en évidence. La parure et l’industrie osseuse sont riches et abondantes. Des études complémentaires sont en cours. Deux datations ont pu être obtenues, l’une sur le Châtelperronien et l’autre sur l’aurignacien ancien.
V. DUJARDIN
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La richesse et la variété de l’industrie en matière dure animale permet, tout particulièrement au Magdalénien moyen, de traiter de la circulation des objets en Europe. En effet, la présence de certains types d’outils comme, par exemple, les sagaies de type Lussac-Angles, les navettes et autres objets, offrent la possibilité de mettre en relief la circulation des artefacts au cours d’un millénaire. Si l’on prend comme exemple les sagaies de type Lussac-Angles, elles se retrouvent dans un contexte bien particulier de façon majoritaire mais également en moindre quantité en d’autres lieux, et ceci dans un laps de temps défini. Cette étude s’attache à définir les caractéristiques de ces distributions d’outils aussi bien dans l’espace que dans le temps, et d’en proposer les articulations.
A. BERTRAND,
V. DUJARDIN,
G. PINÇON
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Les outils spéciaux (pointes de Teyjat, pointes à cran magdaléniennes, pointes de Laugerie-Basse) sont réputés être présents de manière récurrente bien qu’en faibles effectifs sur les sites du Magdalénien final du Sud-Ouest. Ils sont bien connus dans les sites de Gironde et de Dordogne, ainsi que sur quelques sites de la vallée de la Vienne (le Bois-Ragot à Gouex) et de ses affluents (niveaux supérieurs du Roc-aux-Sorciers à Angles-sur-l’Anglin). La vallée de la Charente, située entre ces deux entités géographiques, n’est pas réputée pour avoir livré ce type d’outils. La reprise de la documentation des sites trouvés dans cette vallée apporte quelques pièces de ce type, sans combler complètement ce “ trou ” dans la carte du Magdalénien du Sud-Ouest de la France.
V. DUJARDIN
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De 2000 à 2002, un projet collectif de recherches financé par le ministère de la Culture, direction régionale des affaires culturelles de Poitou-Charentes, a eu pour objet de réaliser des datations sur les sites paléolithiques et épipaléolithiques fouillés anciennement dans cette région. Les datations sont réalisées par méthode SMA, le plus souvent sur faune identifiée ou sur industrie osseuse, par l’intermédiaire du laboratoire de radiocarbone de Lyon et ceux d’Oxford et Gröningen. Si certains résultats sont encore en attente, ce projet permet néanmoins, en s’appuyant en parallèle sur une reprise des données (étude des collections, relecture des stratigraphies), d’aborder, tant pour les sites à occupation animale (pièges à faunes naturels, tanières de carnivores) que pour de nombreux sites archéologiques, les approches de chronologie absolue et relative. Il permet ainsi de réviser nos connaissances sur ces sites.
Les résultats de trois des problématiques abordées dans ce projet pour la révision des chronologies et datations sont présentés :
- temps châtelperronien et temps aurignacien ;
- relecture chronologique du Roc de Sers, Charente : le “ temps solutréen ” révisé ;
- le temps des antilopes saïgas et la question du magdalénien moyen.
Chronological Re-reading of Old-excavated Sites: Dating of the Poitou-Charentes Paleolithic and Epipaleolithic Sites
A collective research survey from 2000 to 2002, financed by the archaeological regional division of the department of culture, enabled the dating of a series of old-excavated Paleolithic and Epipaleolithic sites in the Poitou-Charentes. all the dates have been obtained by the aMS method on bone industry or on identified fauna first at the Lyon laboratory for the preparation of the samples and then at the Oxford and Gröningen laboratories for the measurements. Though we are still waiting for some results, this survey allowed for the revision of the absolute and relative dates along with new studies of old data such as re-examination of the collections, re-reading of the stratigraphies, etc. These studies have been realised on numerous archaeological sites and on animal-occupied sites, where natural fauna-traps, hyena and other carnivore dens can be found.
The results of three problematic issues of this survey will be presented in this paper:
Key-Words: C14 dates, absolute chronology, aurignacian, Solutrean, Magdalenian
V. DUJARDIN,
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